mercredi 3 décembre 2008

Idéalisme temporel


" Historiquement parlant, l'application du concept de causalité à la règle de la cause à effet est relativement récente. Dans les philosophies anciennes, le terme de " "causa" avait une signification bien plus générale qu'il ne l'a aujourd'hui. Se référant à Aristote, la Scolastique par exemple parlait de quatre formes de "cause". On y trouve la "causa formalis" qu'aujourd'hui on appelerait la structure ou le contenu conceptuel d'une chose; la "causa materialis", c'est à dire la matière dont est fait une chose; la "causa finalis" qui est le but d'une chose et, enfin, la" causa efficiens". Seule la "causa efficiens" correspond à peu près à ce que nous désignons aujourd'hui par le terme de cause. La transformation du concept de "causa" le concept actuel de cause s'est produite au cours des siècles, en liaison interne avec la transformation de la réalité entière, telle que les hommes la conçoivent, et avec la naissance des sciences de la nature au début de l'ère moderne. Dans la mesure où le processus matériel gagnait en réalité, le terme causa s'appliquait au processus matériel particulier qui précèdait l'évènement à expliquer et, en quelque sorte, le provoquait. C'est pourquoi Kant qui, sur beaucoup de points, tire les conséquences du développement des sciences de la nature depuis Newton, emploie déjà le terme de causalité dans l'acception habituelle au XIX e siècle : " Lorsque nous apprenons qu'une chose arrive, nous présupposons qu'une chose a précédé dont la première découle selon une règle" . C'est ainsi que la formule de causalité fut limitée et s'identifia finalement au fait de s'attendre qu'un événement de la nature soit rigoureusement déterminé et que, par consèquent, la connaissance exacte de la nature ou de l'une des parties suffise, du moins en principe à prévoir l'avenir. La physique de Newton était ainsi conçue qu'on pouvait calculer à l'avance, à partir de l'état d'un système, à un moment déterminé, le mouvement futur du système. Que cela soit un principe de la nature, Laplace l'a formulé de la façon la plus générale et la plus compréhensible : il a forgé la fiction d'un démon qui, à un moment donné, connaîtrait la position et le mouvement de tous les atomes et serait alors en mesure de calculer d'avance l'avenir total de l'univers. Si l'on veut prendre le terme de causalité au sens restreint, on parle aussi de "déterminisme" et on entend par là qu'il y a des lois naturelles fixes qui déterminent rigoureusement l'état futur d'un système d'après l'état actuel"
W. Heisenberg, La Nature dans la Physique Contemporaine, Paris, Gallimard, 1962

mardi 25 novembre 2008

Facilement nocif


j'entrais bien malgré moi dans une improbable auto division où plus aucune forme de logique ne fonctionnait. Je côtoyais sans proximité l'ultime instabilité existentielle, celle qui ajoute à un processus autonome l'inanité de toutes formes de sens. Mon esprit, isolé et inintelligible s'étirait jusqu'à casser entre des obstacles inquiétants et des perspectives complexes me laissant un réel uniquement perceptif. J'allais et venais dans une perpétuelle transition entre l'inanimé et le substantifiant, tout en recomposant sans règles aucune, ma propre intériorité. Ma psy. ne m'avait plus écrit depuis longtemps et j'essayais sans résultats de mutiler notre densité relationnelle à coup de déconstruction ontologique teintée d'une misogynie aussi subtile que sauvagement violente. Je m'épuisais alors à faire du neuf dans du banal et je détendais sans profondeur, les câbles hors d'usage de l'action. A ma fragilité effondrée s'ajoutait un effet explosif d'auto retrait inquiet et de ce tremblement interne, j'entendais uniquement les grondements spirituels. Je soufflais mes poumons goudronnés aux abords d'improbables trous noirs. Mon coeur noyé dans une galaxie caverneuse m'enveloppait douloureusement d'une respiration profonde issue de je ne sais quel monde intérieur.

vendredi 14 novembre 2008

Tension des fondements


Tension des fondements -
Je devais au final avoir un idéal assez élevé quand en discutant avec Tom nous nous perdions lui et moi dans des considérations vaines et non conceptuelles et je me prenais bêtement alors à regarder son sourire de jeune homme plein d'avenir. Je trouvais son accent craquant et sa manière d'être absolument apaisée et cela me fascinait. En l'observant comme perdu dans ce qui devait être la bêtise ambiante je me disais qu'il devrait rester là à vivre la Provence quelque part entre les oliviers, le mas de ses parents, son mac et ses livres d'art. J'aimais la pure abstraction, lui restait comme corrompu au réel et tandis que je tournais au Picon bière, lui buvait doucement une eau pétillante italienne. Je n'expliquais rien, Tom imaginait le faire dans la démesure même de sa puissance financière. J'espérais être un peu libéré quand il partait doucement au volant de sa Saab noire en souriant comme si le monde était devant lui.

jeudi 13 novembre 2008

Ophrys mineur

Vertiges spiritualisants, je partais de nouveau en une exégèse totale alternativement de l'alpha à l'oméga en passant par dans l'ordre :bêtagammadeltaepsilonZêtaêtathêtaiotakappalambdamunuxiomicronpirhôsigmatauupsilonphichipsi. Dieu était tout cela à la fois et peut être d'avantage, Dieu devait être alors Bysantin et j'en restais mazdéique, roulé contre le Sept de la gnose rosicrucienne versus A Morc.

mardi 11 novembre 2008

Vertiges suppliciés


J'avais alors le pouvoir stérile de m'enfermer dans mes propres fantasmatiques univers et j'en restais parfois à ce double moi là, angoissé et peuplé d'ombres idolâtres.
Je prenais l'épée des intentions volées à je ne sais quel hasard et mentalement évidé dans ce geste même, je repartais artificiellement gavé de cette nouvelle puissance autodestructive. Je déformais alors un étrange spiritualisme éthéré en une désespérance inquisitrice à tous les stades de ma personnalité. J'en venais alors presque naturellement à imaginer voir alternativement des oiseaux pleurer et disparaître mon esprit à quelques mètres au dessus de moi en même temps que de l'eau me coulait à l'intérieur jusqu'au sous sol de mon sexe exécuté. Je me faisais bien l'effet d'être mon propre et électrique couteau quand dans une progressive violence, je me caractérisait par ma très dynamique précipitation. Je n'étais ni reconnu ni autoréalisé et la norme m'était définitivement interdite. Aliéné à mon propre regard, j'entrais avec un sentiment total d'inutilité dans une profonde et noire anxiété. La fumée de ma cigarette me brûlait les yeux et comme en prise à une très originale désunion de mon moi je m'étouffais enfin dans un sommeil aussi fuyant que salvateur.

vendredi 31 octobre 2008

Méta-Moi

J'entrevoyais très moyennement les nuances (prè) supposées d'une esthétique existentielle et restais bien malheureusement aveugle à un quelconque sens vitale, j'avais mal à l'âme et ça n'avait rien d'une posture romantique. J'observais toujours dans une grande vacuité (non bouddhiste) la quête absolutiste de Kasimir Malevitch et mon exposition interne devait bien se conclure sur un 0, 10 pointé. De l'objet créatif, je ne voyais que le talent gradué à 5000 euros l'oeuvre de l'artiste patenté et me surprenais à me deviner carré blanc sur fond noir. J'allumais toujours sur les murs de ma chambre les photos éteintes d'obscurs photographes et de nombreuses poésies inconnues qui devaient bien me donner alors l'illusion réelle de mon acuité intellectuelle. j'avais conscience de la finesse de ma perception et j'en détaillais chaque fois que possible les éventuelles déterminations. j'étais alors assez fier de mon Moi et ça ne m'aidait en rien sinon à me donner la nausée et accessoirement saisir l'essence de la superficialité ambiante. J'alternais alors comme un veau à la mère, Alprazolam et Zopiclone alternativement et ainsi chimiquement sur-vivant je survivais. Le plus souvent je m'abîmais dans les vertiges de la perception de ma propre ignorance et il n'y avait là rien de joliment fécond, malheureusement. J'optais alors radicalement et certainement obliquement dans la posture de ceux qui se sont éloignés en toute conscience et j'en étais là de ma propre imposture quand le réel se rappelait à moi comme une rivière son lit. Pour couvrir les cris de mon concret bruyant, je chantais plus fort que moi et dans mon propre achèvement, je fuyais sans lâchetés la pulpe du désir. j'en étais rendu fantaisiste à ma réflexivité et j'avais le Moi subjectif comme un méchant tatouage indélébile. Branché définitivement en alternatif, j'ouvrais ce que j'imaginais être ma conscience à une sorte d'effort à vivre, immédiatement rendu stérile à l'idée collante et définitive de la finitude. L'imaginée spontanéité pratique m'échappait alors dans un définitif qui me heurtait autant qu'il me maltraitait et fumais alors dans l'inanité la plus absolue ma énième cigarette, le regard rivé sur un mantra tout aussi inutile que révélé.

mardi 7 octobre 2008

ConCrétude et signes


Dans l'étourdissement du temps, j'annulais un à un les religieux moments d'événements traumatiques et j'entrais bien dans une complexité toute mécanique où à chaque moment se substitue une double relation intime entre mon âme et les néants. Comme au coeur d'un déploiement externe j'étais bien comme en quête d'un fugitif concret qui jamais ne cessait de se dérober à ma propre conscience. J'alternais alors sans logique aucune, d'étranges réductions organiques avec de complexes et mystiques pensées. J'entendais parfois les cris des crépuscules tandis que je m'exaltais sans conscience aux hurlements solaires. De ces moments j'arrachais alternativement le sentiment du terrible, du transcendant, du fascinant et d'une brumeuse marée interne. J'observais alors entre mes larmes, un papillon brûlant sur l'eau bleu azur, une tortue imaginaire en écorce d'aube, un chat au regard poison.Je pénétrais dès lors une réalité devenue complexe et non moins étrange où aucune anditote à mes barbaries n'existait. Je chutais alors dans d'innombrables et nouvelles béances où mon entité morte amplifiait mon abîme en perdition.La réalité semblait converger vers un point ultime situé quelque part entre métaphysiques et douleurs et mon qui se dépassait dans un lourd tissu épais et sombre, j'entrais tel un faible prince dans la menace des impasses finales.Je me couchais alors dans l'insatiable espoir d'un insensé qui cesserait de l'être et me noyais finalement dans de terrifiantes et chaotiques désillusions.

jeudi 11 septembre 2008

Shrink-to-fit


Au loin en moi, une chanson lointaine, Avec ou sans moi, je ne savais pas, je ne savais plus, je n'avais jamais su. Le temps lui même semblait se dilater dans mon cerveau-chien . Le beau chanteur rock chantait dans une diamétrale autre réalité, le tempo batterie résonnait en mon en dehors, comme une harmaguédon sans corporalité mais très éternellement douloureuse.Je croisais sans alternatives aucune, un Pascal joyeux mais très mort désormais, un Philippe fantômatique et un certain nombre de femmes dont j'avais tout ignoré et dont je continuais à aimer les abstractions vides.J'en étais là de mon évidement-couteau-tranché quand la mélancolie ma furieuse amie s'invitait en moi comme un cancer sans invitation.Je devais bien mal alors cotoyer de bien étranges médecins qui avec de grands sourires insolents m'expliquait un rationnel qui pour moi s'enfuyait presque totalement.J'écoutais alors doucement un vieux cd d' Ali Farka Touré et je pleurais froidement et sans larme aucune.

mercredi 30 juillet 2008

Densité critique I


Discontinu à un certain réel, je m'imposait quelque chose qui devait ressembler à un sens, mais celui dont on ne distingue ni les frontières ni les séparations, logique d'un flou fluide je me pensais exactement dans un abstrait sans réalité. J'imaginais bien, dès lors, féconder ce qui me semblait être une forme de vitalité tissée quelque part. J'en arrivais à croire solidifier des flux qui auparavant m'échappait dans une totalité violente et hermétiquement circulaire. J'alternais dans une inquiétude probablement purement formelle, d'une sphérique substance à celle plus épuisée d'eaux en fuite. Essayant avec énergie d'écarter le plus totalement toute forme d'analyse, le concret m'apparaissait sous une lumière neuve et je m'y abandonnais presque sans excès.De mon propre chaos primitif j'évitais comme une peste dépressive toute forme de verbalisation et de ratiocination même en creux. A la manière de Monsieur Gilles, j'entrevoyais les arrières mondes et les structures rhysomiques d'une réalité autre avec cent doutes des contours infiniment plus souples...J'essayais difficilement de déployer des fluxs longtemps ignorés dans une cacophonie mélancolique. J'explorais mes neuves intentions d'un regard créatif sans trop de heurts ni trop de projections ni surtout d'analyses. Je me prenais alors peut être naïvement à rêver d'amplifier avec douceur les circuits perméables de ma propre indétermination. Mon cerveau semblait se délester de toutes signatures externes et je fantasmais l'idée de radicaliser l'inépuisable. Aux rythmes douloureusement binaire, j'alternais un jeu plus ouvert de méditations contemplatives et doucement poétiques.J'évitais soigneusement toutes dérives aliénantes sans toujours parvenir à éviter les toujours présents et tapis délitements destructeurs.Complémentarités et totalités pouvaient coexister sans de graves déséquilibres et j'instrumentalisais l'intime communion entre moi et moi. Le champs illimité de mes sentiments vibrait en moi comme une onde illimitée et je fuyais peut être seulement momentanément, le temps, l'espace, la barbe, le noir, la mort.

Toile : Paul Rebeyrolle

vendredi 6 juin 2008

Convergence d'effondrement



Au loin il devait y avoir l'amour, celui qui endure tout, celui qui supporte tout, celui qui est fort comme la mort. Mais pourquoi la mort était elle aussi intense que la mort ? J'en étais là à tenter vainement de mesurer le possible degré de pénétration entre ces deux sphères, l'une et l'autre irrémédiable. L'amour ou ce qu'il s'en reflétait était peut être lui même aussi irrémédiable que la mort, comme si dès lors nous étions condamnés à aimer ou croire l'éprouver, comme condamnés à s'agenouiller devant le corps et ses désirs, devant ce sensible tellement en creux. Dans les sales plis de l'âme, laisser fondre la bougie au feu électrique et se dissoudre à la matière et peut être alors fermer ses yeux. De freinages en impasses reprendre ce qu'il y avait en apparence d'ouvert et tenter avec désespérance une délimitation psychique. Affleurement de la dispersion de soi, tout semblait alors bien ou mal converger vers un effondrement ultime, vers une perte des apparences, une dispersion totale, une prose elle aussi asphyxiée. Les semblants de structures mentales comme des croyances inertes, je n'évitais pas le plein désarroi d'une terrifiante solitude.
L'ombre comme des épouvantes, la sauvagerie brutale du pire, l'emprise éprouvante du néant, les cris dans les mots, j'allais hurler au sacré une immortalité aussi irréelle que désertée.Surpris à moi même d'une nostalgie lointaine, j'allais de mon temple au mystère dans des allers retours silencieux et remplis d'oublis.Formulation de la vie, objectivation du sens, je déviais tout droit dans l'errance de l'erreur en m'imposant mes propres résurgences de cynismes enfouis.Je n'avais alors aucune fascination pour cette probable splendeur virginale d'une quelconque direction et, comme dans un vaste cortège sans but, je devais bien malgré moi, me forcer à la conquête de ma propre conscience.Rigoureux dans mon irrationalité, je pénétrais l'absurde aussi naïvement qu'une réalité dévoilée. Substance de la chute, spirituel encombrant je me laissais fugitivement envahir d'irréelles transcendances quelque part perdu entre l'angoisse, l'attente et l'inquiétude.

dimanche 25 mai 2008

ssi (si et seulement si)


Comme complètement paumé au milieu d'innombrables logiques qui n'en étaient pour moi pas, Mr Min(h) écrivait que l'axe : Méthode des tableaux (style ascendant) et Séquents de Gentzen (style descendant) ou dans l'ordre : Lois ( ascendant)...et Arguments ( descendant) était lui même la manifestation de la dynamique des 4 pôles du losange. Ces 4 polarités distinctes n'étant pas elles mêmes fragmentées mais bien plutôt unifiées en une vraie et distincte dynamique. Peut être, continuait t'il, en est t'il ainsi pour le réalisme, le nominalisme et le pragmatisme...Les multiples facettes de l'humain ne cachent t'elles pas une unité vivante, un dynamisme cher à Leibniz... V(A^ B) V(A)V(B)...etc La méthode des tableaux sorte, d' Organon automatique , de ce point de vue dynamique de l'usage des règles Alpha et Béta qui définissent le noyau central de la logique, celle ci apparaît comme un usage sytématique issu d'une dénotation vérifonctionnelle des connecteurs. Partant des valuations du vrai et du faux, la logique elle même, codifie les particules logiques comme le "et" "ou "implique" non" "équivalence" et élabore un système général qui induit de proche en proche une idée de lois logiques et celle d'argument logique (...) Une logique parle de la cohérence, de la consistance et fournit un cadre possible pour une interprétation du réel. Le système des séquents de Gentzen s'affranchi lui du cadre usuel des logiques axiomatiques et des simples procédures de démonstration pour s'orienter vers une notion plus générale de Conséquence d'un type plus dynamique. Papier, enclume, mal de tête, vide, abstraction, stérilité, genèse... Amphi G, jeudi 29 mai 2008 (9h 13h)
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mercredi 7 mai 2008

Merde à tout et surtout à ce que je crois

" Aimes ta solitude" Je ne sais plus où j'avais vu cette maxime à la con mais elle résonnait maintenant dans mon esprit comme une béquille facile à la mienne radicale et. J'allais et venais entre pensées statiques et dynamiques stériles, le tout sous un soleil insolent et peut être bien métaphorique d'une condition sans doute tout à fait aussi implacable et irréversible. Pour croire exister, je devais bien ou mal diviser, systématiser, localiser, identifier et conceptualiser la réalité. Parfois j'entrevoyais mon ultime comme une puissante logique et j'en restais épuisé et vidé, l'esprit englué dans une statique désespérance. Malheureusement, sans doute, je me devais de nommer ce que je pensais voir d'une certaine réalité pour sans conviction aucune donner corps à des perspectives sans axes. Fatigué et à bout de forces, un silence ardent me donnait l'impression d'une affirmation d'un désir chuchoté. A force de négativité je devais bien avoir la douloureuse impression de remonter le courant de la vie et je le savais, j'allais en crever...doucement. Cigarette sur les lèvres, lunettes noires opaques, j'accélérais turbo à fond sur de petites routes très provençales entre vignes et pin maritime et j'adorais cette puissante mais indistincte sensation de vitesse. J'aurais aimé au moment précis où je stoppais le moteur pouvoir pleurer jusqu'à me dissoudre mais rien ne venait et j'adoptais bien malgré moi la protectrice apparence d'une indifférence feinte. En entendant mes pas sur le gravier encore chaud menant à ma piaule , je devais bien anarchiquement repenser à ces après midi terribles à fermer les yeux en espérant que tout s'achève, une perfusion dans le bras dans cette chambre inerte N° 17 de cette clinique psychiatrique et où dans une demie conscience, ma seule sensation physique devenait celle de la main vivante de l'infirmière me parlant d'une voix calme. J'imaginais alors qu'elle me demandait de me préparer à mourir et j'en étais, un vague sourire, aux lèvres infiniment apaisé. Bien malheureusement quand quelques heures plus tard, je revenais à ma conscience, la nuit perçait derrière les volets déjà clos et les lumières de secours blanchâtres rallumaient immédiatement ma profonde tristesse. Repas triste, soupe insipide, j'avalais rapidement mon terrible Tercian 400 en fumant une dernière clope avant l'achèvement chimique.

jeudi 1 mai 2008

Déploiement

J'arrivais assez rapidement et parfois dans des temps records à me lasser d'elle et quelque fois encore plus vite que de son cul. Je me prenais alors à la limer par derrière machinalement en pensant à rien d'autre que le ridicule de cette situation . Pendant qu'elle soupirait quelque part sous moi, je regardais à la dérobé la télé allumée en espérant vaguement et alternativement à ne pas débander et ne pas spermer trop rapidement. Lorsque délivrée d'elle même, une cinquantaine d'aller-retour plus tard elle me lâchait un rapide et avide : "viens", j'entendais mon ventre claquer contre ses fesses et m'abandonnais alors avec 3 secondes d'oubli total à son humidité toute offerte. C'était la fin et j'allais devoir affronter son regard si particulier de l'après sexe où se mélangeait dans le désordre, honte, satisfaction et fausse pudeur... Elle tirait alors les draps alors sur elle et me demandait d'éteindre la lumière et la télé, la vraie solitude commençait alors, dense et totale.
Sans aucune exception, quelques minutes plus tard, elle allait prendre une douche ou s'essuyer ou les deux et j'entendais alors invariablement l'eau couler et à cet instant précis elle devait me dire que la vie c'était du néant et n'en faisait malheureusement rien. Ramassé sous moi et la queue molle, je me serrais alors contre son dos, mes mains sur ses cuisses en attendant le sommeil...C'était ça et seulement ça, c'était ça et tout ça et rien d'autre. En fermant les yeux,
l'initiatique roman de Pierre Boulle : La planète des singes, lu près de 30 ans plus tôt me revenait alors méchamment en mémoire
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mercredi 30 avril 2008

Mauvais bord 1.2

Lui : - Qu'est ce que tu connais de mon intériorité ?
Elle : - De quoi tu parles ?

mardi 29 avril 2008

Mauvais bord 1.1


Le moindre contact me blessait, l'indifférence générale me heurtait et pendant ce temps mes courriers restaient silencieux, mon téléphone décroché .Les gens étaient dans la plus profonde pauvreté émotive et ça m'emmerdait gravement. Je devais bien confirmer que l'enfer ça devait être bien ces autres là, tous ces tyrans de la relation. Croisement interne entre la strychnine de Jean Paul et le Ferguson d'un Berreta policier, je caressais douloureusement la détente du fusil de chasse familial. Dehors le soleil était rentré vers d'autres cieux et j'agonisais, un presque sourire en coin.
Photo : Boogie

lundi 28 avril 2008

Erratique mémoire


Je devais être bien bas aux alentours d'obscures méditations très personnelles quand je me prenais à dans le plus complet désordre : penser au chat de, à la maxime latine de l'homme est un loup pour l'homme, à une tentative de démarcation d'une réflexion éthique de la morale, d'une désespérance comme une attraction métaphysique, de la signification des mythes dans la philosophie platonicienne, de la vertu dans l'histoire de Gygès, du projet de paix perpétuelle d'Emmanuel Kant, avec ces deux mots : paix et perpétuelle, objets même d'une personnelle fascination sinon d'une non moins propre mystification colorée d'un historicisme partenaire - particulier.Je me prenais alors à discuter des probables points véliques de l'existence avec mon psychiatre Mr Roland et sa superbe chemise rose et son arrogante reproduction d'un tableau de Gustave Klimt au dessus de statuettes haïtiennes éclairées par un led à diffusion lente.Dans la sale errance de mes espaces intérieurs, j'allais et venais dans une rue humide en regardant en point haut, une fenêtre allumée depuis très longtemps, celle de feu Pascal, perdu au fond d'une nuit en 1992 ou quelque chose comme ça...Porte électrique fermée, club Gay bruyant, bottes à lacets noirs et, dans la pièce du fond, ' machine' qui fellationnait violemment en fermant les yeux, le Alex et son regard crasseux.Chambre glauque et Macintoshs volés et empilés.Ecouter en pensant à la journée "grand ski" aux Grands M. du dimanche d'après.Une très mélancolique mélodie africaine genre bluesant à souhait comme une permanence spirituelle...et en fumant des Silt Cut à boitier violet entendre un morceau de viande rouge frire sur une cuisinière à gaz avec un mauvais vin déjà tiède.Un été regarder des filles, torses nus à une fenêtre dans une rue sans soleil, un samedi soir à Strasbourg et rêver de départ marocain.Tenter d'apprendre l'espagnol avec Manuela aussi déprimée que la longueur de ses cheveux et supporter son imbécile de gamin insupportable.Boire des bières sous la phallique cathédrale en regardant le regard vide, des gens en short...retrouver les ivresses de ces restaurants où les soirées étaient pleine de promesses...Croire que les dauphins représentent le stade ultime de l'hominisation et en tomber gravement amoureux, dans un parc d'attraction dans le midi en Juillet...Déambuler entre ennui et enthousiasme dans les rues vides d'un village savoyard au début d'un mois de Novembre...Regarder un lac couleur bleu acier, l'esprit vide.Mater sans délicatesse aucune, le cul de cette très sexy Stéphanie en faisant semblant de rien et même jusqu'à aller lui parler de journalisme engagé au Liban.Beaucoup plus tard dans la vie s'apercevoir que le réel n'est pas fécond et en faire la conjonction avec la théorie quantique.Faire semblant d'être bien derrière de grosses lunettes de soleil un après midi à la terrasse d'un café.Sniffer une ligne amère d'héroïne en attendant un saumon frais aux tagliatelles. Rouler à fond en BMW un soir de pluie en rentrant d'une soirée médiocre. Boire d'éternels cafés dans des bistrots improbables avec des filles largement baisables et se dire que dans tous les cas, et sans en connaître la flèche, le temps est définitivement perdu...(stérile spéculation, Écouter le défunt groupe Alphaville chanter "Forever young" et ne surtout plus croire en l'éternité).
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Photo : Norma Cordova
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dimanche 16 mars 2008

Spasme de vide













Buddha Bar sur sortie Bose avec les vagues en fond sonore, j'approchais sans allégresse du délicat moment où tout semble pouvoir se dissoudre.
Ma conscience étendue à terre en bulles pétillantes, j'avais les basses en reflux sanguin et dans un bruit de mitraillette extatique espérer en creux l'achèvement de ce désert interne.Quelque part entre le sable et la mer, je revoyais peut être bien les sirènes tunisiennes fumant la shisha, leurs cheveux noirs noués sur ma nuque.
Dehors au loin, une lancinante complainte, quelque chose de la dureté virile, de celle qui porte peut être bien moustache et voix grave...ça sentait l'âme et la sueur et la mutante vision prenait forme d'un tambour devenu dingue.Le mirage de celle qui dans sa chevelure et sa bouche m'absorbait se mouvait en moi ondulante et oppressante...le blanc se mélangeait au blanc de ses dents et sa langue serpent observait le monde devenu réduit à deux riens.Ultime secousse organique je voyais maintenant le rien depuis dedans et j'en devenais calmement dépendant.

dimanche 6 janvier 2008

Doute critique


En pleine dissolution interne, l'absolu comme une géométrisation de mon espace, j'avançais péniblement, brisé, dans une mécanique qui m'échappait d'avantage de jour en jour.L'intérieur s'échappant comme ma vérité, je devenais totalement subjectif et objectivement totalement désespéré.Absorbé brutalement dans une structure bouleversée, mon cerveau comme une glaciation j'aurais bien explosé dans une exclusion définitive. Mes cigarettes consumées à partir de ce qui demeurait ma bouche et mes lèvres j'allais droit derrière dans une errance douloureuse à ne plus vivre. Je lançais des pierres sur ma propre lapidation sans achever l'extermination et j'empirais. La complexité organique comme des multiples de ma folie, je baisais mon esprit sans jouissance. Dimanche peuplé à l'intérieur de multiples tristesses, les heures s'enfuyaient dans une bouleversante agonie.