vendredi 31 octobre 2008

Méta-Moi

J'entrevoyais très moyennement les nuances (prè) supposées d'une esthétique existentielle et restais bien malheureusement aveugle à un quelconque sens vitale, j'avais mal à l'âme et ça n'avait rien d'une posture romantique. J'observais toujours dans une grande vacuité (non bouddhiste) la quête absolutiste de Kasimir Malevitch et mon exposition interne devait bien se conclure sur un 0, 10 pointé. De l'objet créatif, je ne voyais que le talent gradué à 5000 euros l'oeuvre de l'artiste patenté et me surprenais à me deviner carré blanc sur fond noir. J'allumais toujours sur les murs de ma chambre les photos éteintes d'obscurs photographes et de nombreuses poésies inconnues qui devaient bien me donner alors l'illusion réelle de mon acuité intellectuelle. j'avais conscience de la finesse de ma perception et j'en détaillais chaque fois que possible les éventuelles déterminations. j'étais alors assez fier de mon Moi et ça ne m'aidait en rien sinon à me donner la nausée et accessoirement saisir l'essence de la superficialité ambiante. J'alternais alors comme un veau à la mère, Alprazolam et Zopiclone alternativement et ainsi chimiquement sur-vivant je survivais. Le plus souvent je m'abîmais dans les vertiges de la perception de ma propre ignorance et il n'y avait là rien de joliment fécond, malheureusement. J'optais alors radicalement et certainement obliquement dans la posture de ceux qui se sont éloignés en toute conscience et j'en étais là de ma propre imposture quand le réel se rappelait à moi comme une rivière son lit. Pour couvrir les cris de mon concret bruyant, je chantais plus fort que moi et dans mon propre achèvement, je fuyais sans lâchetés la pulpe du désir. j'en étais rendu fantaisiste à ma réflexivité et j'avais le Moi subjectif comme un méchant tatouage indélébile. Branché définitivement en alternatif, j'ouvrais ce que j'imaginais être ma conscience à une sorte d'effort à vivre, immédiatement rendu stérile à l'idée collante et définitive de la finitude. L'imaginée spontanéité pratique m'échappait alors dans un définitif qui me heurtait autant qu'il me maltraitait et fumais alors dans l'inanité la plus absolue ma énième cigarette, le regard rivé sur un mantra tout aussi inutile que révélé.

mardi 7 octobre 2008

ConCrétude et signes


Dans l'étourdissement du temps, j'annulais un à un les religieux moments d'événements traumatiques et j'entrais bien dans une complexité toute mécanique où à chaque moment se substitue une double relation intime entre mon âme et les néants. Comme au coeur d'un déploiement externe j'étais bien comme en quête d'un fugitif concret qui jamais ne cessait de se dérober à ma propre conscience. J'alternais alors sans logique aucune, d'étranges réductions organiques avec de complexes et mystiques pensées. J'entendais parfois les cris des crépuscules tandis que je m'exaltais sans conscience aux hurlements solaires. De ces moments j'arrachais alternativement le sentiment du terrible, du transcendant, du fascinant et d'une brumeuse marée interne. J'observais alors entre mes larmes, un papillon brûlant sur l'eau bleu azur, une tortue imaginaire en écorce d'aube, un chat au regard poison.Je pénétrais dès lors une réalité devenue complexe et non moins étrange où aucune anditote à mes barbaries n'existait. Je chutais alors dans d'innombrables et nouvelles béances où mon entité morte amplifiait mon abîme en perdition.La réalité semblait converger vers un point ultime situé quelque part entre métaphysiques et douleurs et mon qui se dépassait dans un lourd tissu épais et sombre, j'entrais tel un faible prince dans la menace des impasses finales.Je me couchais alors dans l'insatiable espoir d'un insensé qui cesserait de l'être et me noyais finalement dans de terrifiantes et chaotiques désillusions.