mardi 25 novembre 2008

Facilement nocif


j'entrais bien malgré moi dans une improbable auto division où plus aucune forme de logique ne fonctionnait. Je côtoyais sans proximité l'ultime instabilité existentielle, celle qui ajoute à un processus autonome l'inanité de toutes formes de sens. Mon esprit, isolé et inintelligible s'étirait jusqu'à casser entre des obstacles inquiétants et des perspectives complexes me laissant un réel uniquement perceptif. J'allais et venais dans une perpétuelle transition entre l'inanimé et le substantifiant, tout en recomposant sans règles aucune, ma propre intériorité. Ma psy. ne m'avait plus écrit depuis longtemps et j'essayais sans résultats de mutiler notre densité relationnelle à coup de déconstruction ontologique teintée d'une misogynie aussi subtile que sauvagement violente. Je m'épuisais alors à faire du neuf dans du banal et je détendais sans profondeur, les câbles hors d'usage de l'action. A ma fragilité effondrée s'ajoutait un effet explosif d'auto retrait inquiet et de ce tremblement interne, j'entendais uniquement les grondements spirituels. Je soufflais mes poumons goudronnés aux abords d'improbables trous noirs. Mon coeur noyé dans une galaxie caverneuse m'enveloppait douloureusement d'une respiration profonde issue de je ne sais quel monde intérieur.

vendredi 14 novembre 2008

Tension des fondements


Tension des fondements -
Je devais au final avoir un idéal assez élevé quand en discutant avec Tom nous nous perdions lui et moi dans des considérations vaines et non conceptuelles et je me prenais bêtement alors à regarder son sourire de jeune homme plein d'avenir. Je trouvais son accent craquant et sa manière d'être absolument apaisée et cela me fascinait. En l'observant comme perdu dans ce qui devait être la bêtise ambiante je me disais qu'il devrait rester là à vivre la Provence quelque part entre les oliviers, le mas de ses parents, son mac et ses livres d'art. J'aimais la pure abstraction, lui restait comme corrompu au réel et tandis que je tournais au Picon bière, lui buvait doucement une eau pétillante italienne. Je n'expliquais rien, Tom imaginait le faire dans la démesure même de sa puissance financière. J'espérais être un peu libéré quand il partait doucement au volant de sa Saab noire en souriant comme si le monde était devant lui.

jeudi 13 novembre 2008

Ophrys mineur

Vertiges spiritualisants, je partais de nouveau en une exégèse totale alternativement de l'alpha à l'oméga en passant par dans l'ordre :bêtagammadeltaepsilonZêtaêtathêtaiotakappalambdamunuxiomicronpirhôsigmatauupsilonphichipsi. Dieu était tout cela à la fois et peut être d'avantage, Dieu devait être alors Bysantin et j'en restais mazdéique, roulé contre le Sept de la gnose rosicrucienne versus A Morc.

mardi 11 novembre 2008

Vertiges suppliciés


J'avais alors le pouvoir stérile de m'enfermer dans mes propres fantasmatiques univers et j'en restais parfois à ce double moi là, angoissé et peuplé d'ombres idolâtres.
Je prenais l'épée des intentions volées à je ne sais quel hasard et mentalement évidé dans ce geste même, je repartais artificiellement gavé de cette nouvelle puissance autodestructive. Je déformais alors un étrange spiritualisme éthéré en une désespérance inquisitrice à tous les stades de ma personnalité. J'en venais alors presque naturellement à imaginer voir alternativement des oiseaux pleurer et disparaître mon esprit à quelques mètres au dessus de moi en même temps que de l'eau me coulait à l'intérieur jusqu'au sous sol de mon sexe exécuté. Je me faisais bien l'effet d'être mon propre et électrique couteau quand dans une progressive violence, je me caractérisait par ma très dynamique précipitation. Je n'étais ni reconnu ni autoréalisé et la norme m'était définitivement interdite. Aliéné à mon propre regard, j'entrais avec un sentiment total d'inutilité dans une profonde et noire anxiété. La fumée de ma cigarette me brûlait les yeux et comme en prise à une très originale désunion de mon moi je m'étouffais enfin dans un sommeil aussi fuyant que salvateur.