jeudi 31 décembre 2009

Nuit - Marseille












Photo : Augustin Nikoprief, Ciel au blanc




Je regardais les bouts d'abstraction
dans les coins
Des filasses du temps je m'habillais
à la porte de mes rêves
L'année allait s'achever et le froid insistait
dans mon paysage

dimanche 27 décembre 2009

Retour mélancolie
















Peinture : Pierre Charmette, 2004




Mots rétrécis
Sans soir
Sans matin
Je rêve d'une mort à l'autre.

jeudi 17 décembre 2009

Apprivoisement









Photo : ESA, Nébuleuse de l'aigle, 1996




Parlez moi de l'approche
Parlez moi des lunes
Faites semblant de m'aimer.

mercredi 16 décembre 2009

Nouveau départ













Photo : Misha de Ridder, Dune, 2006




Mon ombre couronnée
Déposer ma limpidité
Aux soirs futurs
Région pauvre
De mon identité.

mardi 15 décembre 2009

Noeuds de réels











Peinture : Raphaël, L'Ecole d'Athènes, 1509-1510




Tiraillé entre un futur pragmatisme nécessaire et une mystique spiritualisante négativante, je fermais les yeux aux jours, j'embrassais le soleil à l'envers et m'écrasait sur la nuit.
J'alternais le vertige de la fin avec mes délires d'espérances et me retenais à ce qui semblait me fuir. J'entendais l'aube s'éveiller comme un oiseau bat des ailes et me couchais comme se couche un chien sourd au lointain.
J'avais la gorge pleine de sombres liturgies et sous le dôme de mon âme écorchée, je rêvais au doux enclos d'un autre réel apaisé.

lundi 14 décembre 2009











Peinture : Piero Di Cosimo, Les Mésaventures de Silène, 1506

dimanche 13 décembre 2009

Bouquet d'Euterpe
















Toile : François Boucher, Vulcain présentant à Venus des armes pour Enée, 1757




Après pluie d'un choc violent
Purs chants d'âme à l'horizon
J'appelais sans prières
L'exorcisme d'une nuit sexuelle.
.

samedi 12 décembre 2009

Instants hors du temps














Peinture : Gustave Courbet, L'Origine Du Monde, 1866




Hier, après une multitude de doutes sur ce que n'était pas ma vie, j'avais pris la route en direction de la Sainte Baume et le temps d'une soirée, j'ai oublié l'ennui, la terreur, la torpeur, le temps d'une soirée, j'avais une femme aimante et un petit garçon sympa, le tout devant une belle cheminée avec un bon vin.
J'avais alors rêvé d'une telle fluidité sur de longs moments et je crois assez naïvement, j'y ai cru ce soir là et une partie de cette nuit là.

jeudi 10 décembre 2009

Gravement bas











Lithographie : Honoré Daumier, La Rue Transnonain, 1834




En plein dissolution interne, l'absolu comme une géométrisation de mon propre espace, j'avançais péniblement, brisé, dans une mécanique qui m'échappait d'avantage de jour en jour.
L'intérieur s'échappant, comme ma vérité, je devenais totalement subjectif et objectivement totalement désespéré.
Absorbé brutalement dans une structuration bouleversée, mon cerveau comme une glaciation, j'aurais bien explosé dans une exclusion définitive.
Mes cigarettes consumées depuis ce qui demeurait ma bouche et mes lèvres, j'allais droit derrière, dans une errance atroce à ne plus vouloir continuer de survivre.
Je lançais des pierres sur ma propre lapidation sans achever mon extermination et j'empirais dans la douleur morale.
La complexité organique comme des multiples de ma folie, je baisais mon esprit sans aucune jouissance. De multiples tristesses à l'intérieur de mes jours, les heures s'enfuyaient dans une bouleversante agonie.

mercredi 9 décembre 2009

Texte passéiste














Peinture : Max Ernst, La Tentation de St Antoine, 1945




Dématérialisé au plus fort de mon étonnement, la pluie s'écoulait comme au creux d'une logique triste. J'avançais alors au coeur droit dedans complètement en suspend.
De ma représentation mentale, j'extirpais faiblement mes indéçidables et revenais malgré tout à la ligne après avoir frôlé des marges fatales.
Atomiquement vivant, je regardais les trajectoires s'effacer en douceur devant moi. Les étoiles comme des phénomènes heurtés, je me complaisais dans une dense et incroyable incomplétude.
Silence de plomb et prose maladive, j'essayais de dominer ma dépossession même.
L'existence en frustration standardisée, j'ôtais un à un mes organes à coup de scie à chaîne. Je prenais de l'huile-sang plein la gueule et mes carapaces disjonctaient sereinement dans un flou sanguin.
Brutalisé brutalement, je passais à coté de moi même en plein terrain vague.
Mes émotions comme des morbides pulsions, j'agonisais au sens strict.
De béances en béances, j'imaginais alors me greffer d'impatientes limites pour me consoler de mon propre oubli. Je n'arrivais pas même à pleurer, amèrement calfeutré dans mes blessures.
Sans jeu de cache-cache, le tourbillon dansait avec la réalité et mon oxygène se pointait comme déjà une masse asphyxiée.
L'évidence d'un ultime vertige mortel comme un unique point d'ancrage.

mardi 8 décembre 2009

Effondrement interne













Toile : Carlo Carrà, Quitter le théatre, 1910




Mauvais moments vers 17 heures, j'ai eu l'impression que mon suicide devenait très nécessaire et qu'il fallait, à la mode stoicïenne quitter la pièce quand elle était trop enfumée et la mienne l'était absolument. Je ne savais pas trop comment m'en sortir, pensant aux 60 mg de Fluoxétine que j'ingurgitais chaque jour et qui je l'avais lu dans la notice semblait augmenter la pulsion suicidaire. Bien sur, mon piteux état n'était pas conditionné à la seule Fluoxétine mais bien d'avantage à de fulgurantes explosions internes où rien ne semble plus exister que la mort à me donner.
Ce sentiment de nécessité interne était fulgurant et foudroyant, d'une violence rare.
Je ne savais rien de mes jours qui allaient suivre, avec Mie à Nîmes ou Chez David sans Michelle. Tout me fatiguait profondément et j'aspirais à dormir d'un sommeil lourd, là tout de suite maintenant.

lundi 7 décembre 2009

Fécondité & désordre













Tableau : Umberto Boccioni, Etats d'âme : les adieux, 1911




J'essayais difficilement de me dégager de mes trop nombreux niveaux de réalités en tentant de fuir dans une abstraction rassurante. Je'minstallais dans cette abstraction que je confondais alors avec un certain réel. Le réel n'était t'il pas uniquement un jeux de forces entre elles, des tourbillons enchevêtrés entre eux, des énergies en action et parfois des réactions ? je n'arrivais pas à chosifier mon réel pour qu'il m'apparaisse acceptable et je me cachais dans ce terme comme une quête sans fin. La complexification de mon réel ne m'aidait pas à en faire un processus dynamique mais bien plutôt une statique exclusion à lui.
Je n'arrivais pas non plus à éclore de mon esprit et dans cette incapacité même, je tombais sur des trajectoires mécaniquement répétées.
Cette journée était déjà une ombre quand je tentais de me dégager d'une contemplation inerte.

dimanche 6 décembre 2009

Sans chaleur














Oeuvre : Oskar Kokoschka, La Fiancée du vent, 1914




J'étais le vent qui tremble sur les crêtes et le silence distillait son venin avec douceur. Aujourd'hui, le vide s'était gorgé de nuages gris et l'éloignement du temple solaire dans les hauteurs du ciel me faisait voir le jour dehors en vrai.
Lorsque la nuit tombait doucement, la lune tiède ne descendait jamais jusqu'au noir.
Je convoyais alors les couches flexibles d'une cruelle mélancolie qui s'illuminait tel un brasier.
Je tentais finalement d'éloigner mon intériorité barbare en jetant mes avant bras dans des feux d'un été de pierres vives.
Nous étions en Décembre et les torches s'inclinant, l'aurore naissait et un vent frais s'élevait.
Je me ramassais dans un déclin de lumière, sur un cheval rouge sang à la tête d'un combat avec moi même.

samedi 5 décembre 2009

Noir à la rose
















Peinture : Willem De Kooning, Femme, I, 1950




J'avais la force aveuglante d'une humeur chagrine et je devenais doucement le veuf d'étoiles mortes. J'irriguait mon triste univers de multiples signes aux ténèbres et obsédé par une gravure d'Albrecht Dürer, j'étais l'ange de la mélancolie. Je me faisais l'effet de marcher sur une crête entre apparition et disparition, entre sens et non sens, le tout en permanence sous un vent froid.
J'aurais tellement aimé pouvoir croire en une métamorphose alchimique qui me ferait passer des ténèbres à un céleste lumineux et vital.
J'étais toujours devant le mystère de l'identification féminine et je l'imaginais aussi dense qu'un réseau grimpant de lianes et interpénétré d'une multitude de branches. Je pensais ce soir que notre impossibilité ontologique à l'autre féminin était un deuil endémique qui un jour me pousserait à me suicider dans un paradoxal mouvement de réunification aux êtres perdus.
Je prenais la mort, alors comme l'ondulation fantasmée d'un paradis perdu où je trouverais la grande et puissante consolation.

vendredi 4 décembre 2009

Spores négatives
















Toile : Chaïm Soutine, Boeuf écorché, 1925




Je vivais depuis un moment déjà dans une béance à la fois négative et saturée. Je vivais de brèves jouissances et mon nihilisme rampant minait ma vie et développait une forte agressivité contre moi et contre tout, j'arrivais parfois sous Zyprexa à ce que prédomine une lourde indifférence, symptôme pour moi d'une mort de l'esprit.
Je me laissais, abandonné à vivre, encapsulé dans un espace inerte avec des germes de vie mourantes. J'aseptisait ma conscience à coup de d'anxyolitiques et ma misérable victoire sur les heures ressemblait bien à un refoulement fontionnel et douloureux. La vie extérieure était pour moi comme hors de ma propre scène et je me resserrait sur un inexorable vide.
La vie n'avait plus que jamais aucune forme de sens et je creusais ma désillusion dans le sillage des nuits. Je manquais d'oxygène et mon horizon devenait tragique, celui de n'être qu'une "machine à vivre", j'étais malade et sans espace spirituel je n'avais aucune protection. J'habitais un univers vide et ma sensibilité s'écrasait sous la vacuité de mes gouffres.

jeudi 3 décembre 2009

Frisson migraineux
















Tableau : James Ensor, Ensor aux masques, 1899





Sous l'angle aigu de mon immense lassitude
J'irais seul dans la pourriture du désespoir
Les murs de la tristesse cambreront mon âme
Le toscin sonnera sur ma nuque fatiguée
et j'entendrais mon coeur battre encore
quelque part dans mes mots.
.

mercredi 2 décembre 2009

Mélancolie d'un soleil noir

















Toile : André Masson, Dans la tour du sommeil, 1938




J'étais bien malgré moi l'adepte d'une dépression désabusée où je sacrifiais malgré tout à un ironisme triste. Je subissais des abattements terrifiants avec des dominations mélancoliques porteuses de fortes pulsions de mort.
Dans mes pires fantasmes j'imaginais jusqu'à perdre l'intégrité de mon corps dans une profonde dissociation de mon Moi. J'étais dans une répétitivité monotone et triste et j'éprouvais de l'intérieur une musicalité des mots, frugale qui elle même s'épuisait à son tour ou qui ne réussissait pas à s'installer à force de silence. Comme me disais mon psychiatre, je sombrais dans le blanc de l'asymbolie ou dans le trop plein d'un chaos idéatoire inordonnable.
Je ressentais cette tristesse profonde et tellement inconsolable qui m'avait donné toute ma vie une vraie prédisposition au désespoir. Je traversais une sale période où toutes les issues me paraissant fermées je me retirais en moi sans pouvoir combattre.
Hier, j'avais été touché par un semi aveux de Mie qui m'avait dit qu'elle s'était retenue dans son affection vis à vis de moi ce que j'avais ressenti avec une douleur silencieuse.
Je ne savais toujours pas ce que j'allais faire et le soleil redevenait bien noir.

mardi 1 décembre 2009

Sturm in my mind
















Toile : Zao-Wou-Ki, 1961




Face à l'eau creuse je traversais les averses du désespoir, là où les oiseaux dorment, là où le ruisseau n'a plus de lit.
Le soir venu, j'assistais impuissant à un soleil condamné et à l'aube les couches du noir craquelaient sous mes pleurs.
J'aspirais le suicide à travers la herse d'une sombre mélancolie et mes yeux encore vivants se couvraient de buée.
Je me sentais tel un chien traînant dans les ombres d'un puit engloutissant.
Mes pas étaient froids comme la mort et j'approchais du sang de l'oubli en faisant semblant de vivre.