vendredi 31 décembre 2010




















Oeuvre : Piotr Uklanski, Untitled (Electra), 2005

jeudi 30 décembre 2010

Reflet lui-même




















Oeuvre : Takashi Murakami, Dokuro blue, 2000




Pendant qu'au milieu de l'un de mes multiples tropismes, je tentais d'imaginer un Cosmique monocorde façon Robert Fludd je gardais à l'oeil ma pensée toujours si prompte à rentrer dans le voisinage étroit du vide.
J'avais ce jour là, tout en écoutant Arvo Pärt, déambulé dans les rues d'Aix en Provence en me remémorant, étrangement sans trop de douleurs, mes passages à la fac.
J'effleurais alors ce fameux soir d'hiver 2007 où non loin de là, mon esprit sombrait dans le bruit sphérologiquement anxieux d'un système de chauffage aux cheminées rouillées et aux ailes sombres.
Les grilles de la faculté de Lettres étaient fermées et ceci m'avait sans doute épargné d'une trop grande réminiscence à mes impuissants renoncements.
Tandis que je cherchais assez vaguement des ouvrages d'Abellio chez des bouquinistes silencieux, j'avais offert une clope à un clochard sympa en lui souhaitant "bonne route" comme si c'était la seule chose que je pouvais lui dire.
J'avais fini par trouver chez un libraire aveugle, un ouvrage de Raymond A. et en ouvrant une des pages, j'étais tombé hasardeusement ou pas sur l'intitulé : Silence et Immobilité comme expression de la transcendance, j'aurais pu alors sans forcer y voir une relation de causalité avec une pointe de destinée mais je m'y étais refusé assez facilement.
Comme souvent, dans ma désorganisation à l'autre, plusieurs regards croisés et, à la tombée de la nuit, entrevoir entre deux luminaires, les larmes couler sous les lunettes de soleil d'une femme élégante m'avait inexorablement emmené vers le soleil noir de la mélancolie.
Je rentrais alors, la nuit venue, fantasmant l'idée toute sloterdijkienne d'une réalité sphérique où j'englobais sauvagement mon délire bouddhiste toujours larvé au fond de moi.

mercredi 29 décembre 2010























Oeuvre : Jin MEYERSON, Thursday Cowboy, 2005

mardi 28 décembre 2010

Grand soleil


























Oeuvre : Lionel Esteve, Dancing Queen, 2009




C'était le jour où comme hors du temps, j'avais navigué entre Toulon, Cogolin et Barjols, shootant avec mon vieux argentique tour à tour une rivière blanche, une citerne d'eau incendie tagée, un entrepôt démoli du coté de la Garde Freinet, une souche morte après Lorgues, une maison en pierre près de Chateau-neuf...pour enfin apprendre douloureusement que le chinuite-chat de ma soeur était mourant quand le soir fût venu.
Me revenir alors le flot mélancolique de la mort et de la finitude et comme dans un nouveau chagrin tenter d'oublier le tout avec un mauvais rosé au Xanax.

lundi 27 décembre 2010























Peinture : Peter Zimmermann, "Untitled" 2008

dimanche 26 décembre 2010

Als das Kind Kind war















Photo : Berlin, 2004




Dans la tentation perplexe d'un "oublier soi-même" je m'étais soustrait à l'inévitable réalité en regardant pour la énième fois le très étrange et très beau film de Wim Wenders intitulé "Les Ailes du Désir".
J'avais réussi pendant toutes ces années à ne pas le regarder linéairement et d'une façon continu tant il vrombissait d'échos en moi. Tour à tour, je l'avais possédé en cassette VHS, en DVD puis attrapé sur un fil du web et là, ce dimanche je l'avais lancé aussi pour conjurer l'écho mélancolique qui invariablement m'avait envahi toutes ces années à la puissance de ce film, jusqu'au désir de mourir.
La musique me vrillait déjà l'âme que les premiers mots de Peter Handke, résonnaient déjà dans mon esprit comme d'une lente incantation.
Me revenait alors dans le plus profond désordre, l'aspect spirituel d'une oeuvre avec des anges, les douleurs humaines, la solitude ontologique, l'amour comme un mirage, le noir-blanc qui devenait couleurs, Berlin - près 1989, la vanité des destinées humaines, l'incarnation corporelle, et la vie malgré tout qui sauf à se l'enlever avançait envers et contre tout.
Quand après de multiples assoupissements qui sonnaient comme des fuites à l'impact psychique du film sur moi, j'arrivais à ré-ouvrir ma conscience, je tombais sur l'ange matérialisé qui furieusement balayait le sol de son pied, comme découvrant (déjà) toute la difficulté de l'incarnation humaine.
J'abandonnais là mon esprit et ma conscience alors scindée ne me permettais plus de fixer l'essentiel de mon réel.
Sans arriver à ressouder les deux parties je me livrais au calme dangereux du vide de l'âme.

vendredi 24 décembre 2010




















Toile : Cat Fiault, Le peintre fou, 2005

jeudi 23 décembre 2010

















Toile : Hernan Bas, In the Color Field, 2009

mercredi 22 décembre 2010

















Oeuvre : Frederic Remington,Moonlight Wolf, 1909

mardi 21 décembre 2010

















Toile : Anna Klumpke, Moutons dans les Highlands, 1857

vendredi 17 décembre 2010


















Photo : Ari Marcopoulos, Black Boy, 2005

jeudi 16 décembre 2010

















Toile : Otto Dix,Tranchée, 1918

mercredi 15 décembre 2010













Toile : Brendan Cass, Kopavogur, 2006

mardi 14 décembre 2010



















Oeuvre : Anselm Kiefer, "Kain und Abel", 2006

vendredi 10 décembre 2010

Tiens-toi loin de tout




















Artiste : Inconnu





Ouvrant mon DL au paragraphe VI, 55, je tombe sur une anecdote de Diogène de Sinope :
" A celui qui s'écriait : " Il est bien pénible de de vivre" , Diogène répliqua : "pas du tout, mais plutôt de mener une vie mauvaise" (Stobée, W.H.IV,53,26)
"Les hommes se procurent ce qu'il faut pour vivre mais pas ce qu'il faut pour bien vivre" (Stobée, W.H..III,4,85)

jeudi 9 décembre 2010













Toile : Forrest Bess, Sans titre, 1970

mercredi 8 décembre 2010





















Photographie : Emma Barthere

mardi 7 décembre 2010





















Sculpture : Marc Petit, Famille, 1999

dimanche 5 décembre 2010

Bellérophon















Photo : Edward Burtynsky, Nickel Tailings No. 35, 1996




"Objet de haine pour les dieux, il errait tout seul sur la plaine d'Aléion, le coeur dévoré de chagrin, évitant les traces des hommes"
l'Iliade (VI, 200-203)

vendredi 3 décembre 2010





















Oeuvre : Daniel Riberzani, Echo, 1996

jeudi 2 décembre 2010

Double impasse


















Oeuvre : Pat Steir, Summer Moon, 2005





C'était l'époque où j'éprouvais de nouveau le divorce avec mon quotidien. Je perdais encore et encore ce qui semblait avoir été mes fugitifs référents d'un temps et me retrouvais dans l'impossible gymnastique d'une fêlure avec moi même.
Je portais en moi un porte-à-faux croissant et aux multiples de ma pensée je m'incarnais dans deux réalités distinctes l'une de l'autre et ça en devenait vertigineux.
Je sentais alors en moi, le dépérissement s'enkyster et s'atrophier mes déjà faibles énergies.
L'enclos me constituait comme autant de respirations hermétiques et devenais ce fleuve au bras mort que l'eau déserte peu à peu.
J'allais avoir 45 ans et jamais je ne pourrais me résigner à une existence prosaïque, répétitive que surplombe immanquablement l'absurde.
Je cherchais en vain une épaisseur vitale en dehors d'un jeu abstrait d'idées et d'une auto-logorrhée psychique.
Docteur Roland m'avait dit récemment que j'avais une tendance à la rumination et c'en était une, assurément.
Tout en ressentant l'appel d'une transcendance je n'arrivais qu'à me mutiler gravement dans une noire sclérose spirituelle.
Je m'enfonçais alors dans une étroitesse organique et me fossilisait aux passages d'un temps collectif.
Malgré tout, je rêvais de précieuses énergies, de vitamines d'espérances et de tendres complexités.
Dans les plis de cette impossible mutation, je vieillissais et m'épuisais aussi régulièrement que les années se succédaient.

mercredi 1 décembre 2010




















Sculpture : Jan Fabre, L’homme qui écrit sur l’eau, 2005

mardi 30 novembre 2010















Oeuvre : Wim Delvoye, Study 186, 2006

jeudi 25 novembre 2010


















Peinture : Stanisław Ignacy Witkiewicz, Kompozycja, 1922

mercredi 24 novembre 2010
















Peinture : Jerzy Duda Gracz, Scherzo en ut dièse mineur op. 39

mardi 23 novembre 2010

Clinique 8.3
















Photo : Gabriele Chiapparini, Sea within a sea,2010




27 Novembre 2009

Je me maintenais à l'exact position
Entre le vide et moi
J'avais les yeux creux
et manquais d'étincelles
Je tenterais néanmoins
D'accrocher mon futile horizon
Aux racines de ses longs cheveux blonds

lundi 22 novembre 2010















Photo : Bill Henson, sans titre, 1999

samedi 20 novembre 2010













Photographie : Georges Rousse, Casablanca, 2003

vendredi 19 novembre 2010














Peinture : Piotr Naliwajko, Knight, devil and death, 1987

jeudi 18 novembre 2010




















Peinture : Wolf Vostell

mercredi 17 novembre 2010














Toile : Jacques Doucet, Rivages-visages-paysages du Sepik. 1990

mardi 16 novembre 2010













Toile : Asger Jorn, Mine de rien ou presque, 1967

lundi 15 novembre 2010

Menaces de saturation














Toile : Leon Golub, Mangirl Girlman, 2002




Le monde devenait encombré et à de brèves jouissances succédait les gouffres d'une réalité vide.
Je développais une agressivité contre moi comme d'une violence auto-meurtrière.
J'aurais voulu atteindre les rivages apaisés de l'indifférence comme une symptomatique mort de l'esprit.
Je rêvais alors d'un puissant narcotique qui endormirait ma conscience et dans ce tragique refoulement fonctionnel ne plus participer que de loin.
Les murs se resserraient sur mon vide, mon destin sur mon dos, naïf insensé.
Comment pouvais-je respecter ma vie alors qu'elle n'avait aucune forme de sens ? autre que celle de moins souffrir en attendant le pire qui était toujours malheureusement certain.
Je me faisais l'impression de me chosifier symétriquement à une démission de ma responsabilité.
Mes horizons se perdaient dans la nuit et je m'asphyxiais à un absurde sans oxygène.
Sans arriver à m'attacher ni à la surface matérielle de choses, ni à la protection de mythes consolateurs, j'errais alors dans l'univers vide de la froideur à moi même et mon nihilisme n'était qu'une dense pathologie.

dimanche 14 novembre 2010













Photo : André Kertész, Distortion #40,1933

samedi 13 novembre 2010















Oeuvre : Nancy Spero, War, 1986

vendredi 12 novembre 2010














Photo : Aldwin Aspillera

jeudi 11 novembre 2010

Les chuchotements du dedans











Toile : Gustave Coubet, Le Désespéré, 1843-45



Le désir était moteur et l'être suivait dans son sillage, hors lui, la substance vitale devenait sans résonance, saturé de vide.
La vie exerçait malgré tout sa fascination dualiste comme le réservoir immense d'émotivités silencieuses.
Je subissais de plein fouet l'in-connaissance d'un divin potentiel et je me rétractais sous les contradictions multiples de cette sur-tension.
Sclérosé de l'être, une puissante léthargie s'emparait de moi en même temps que je retombais en poussières négatives.
J'effleurais la pulsion de participation comme la nostalgie vaine d'une célébration de la fusion.
J'étais le terrain vague, la prose stérile, la divagation périlleuse et de ces monstrueuses désaffections mes fragiles protections se fissuraient au coeur d'un surréel absurde.
Je m'habituais à la barbarie de la tristesse aussi bien qu'à ma conscience implosée.
Des prisons de mes symbole j'entrais, assommé, dans la cage protectrice d'une impasse en refuge.
Psychiquement désencombré de la vie, j'envahissais les vides de la pure contemplation.

mercredi 10 novembre 2010














Lithographie : Jean-Joseph Benjamin-Constant, Pousse tout-fleurit, 1949

mardi 9 novembre 2010

Mandragore












Photo : Harry Callahan, Chicago,1955




Cheminant de nuits en jours
Je finissais par croire
Aux effleurements de coté
Aux lunes accompagnées
Aux cieux lointains

Perdu d'un songe exalté
Peut être, alors, écouter,
Sous une pluie froide
Le bruit apaisé
D'un puit loin du ciel.

vendredi 5 novembre 2010

















Toile : Gaston Chaissac, Le locataire du premier, 1956

jeudi 4 novembre 2010

Corporéité magmatique














Toile : Ronan Barrot, Le Cerf, 2007



Je manquais définitivement de conatus et de mes plissements je ne retirais ni sens, ni énergies.
Je capturais seulement les grammaires du possible et transfigurait le tout dans le champ de mes fantasmes.
Sans arriver à réconcilier mon corps à ma conscience, je me vivais en séraphique lisse et angélique.

mercredi 3 novembre 2010

Obscur désordre
















Toile : Marlène Mocquet, L'Arbre aux chrysalides noires, 2008





Je m'aventurais depuis quelques temps dans une multitude de spectres, comme autant de réalités séparées. J'y demeurais alors, à la fois captif et enthousiaste, et j'acceptais le trouble que cela engendrait, intérieuremenr aussi précaire psychiquement que complétement singulier.
Ma propre dialectique explosait avec une régularité virulente et dans le plus profond chaos interne, je devais, bien involontairement, bâcler ce qui aurait pu être fécond.
L'existence m'apparaissait de jour en jour d'avantage, d'une incongruité radicale. Malgré tout, j'absorbais cette féroce vision dans une tristesse distancié même si finalement totalisante.
Au final, et sous un soleil d'automne, personne ne semblait s'apercevoir que ma propre ontologie se putréfiait.

mardi 2 novembre 2010

Surgeon sauvage









Les bras détachés de moi même, j'évoluais bruyamment dans la réalité d'une lourde tronçonneuse. De cet outil de dégradation primitive, je retranchais mes abstractions et j'alourdissais le volatil en moi.
Renormalisant mes incohérences je songeais à la souplesse de l'indéterminable et pénétrait le coeur du réel.
Au pied du seigneur cellulosique, un voile s'abattait et je n'avais alors que l'obsessionnelle idée de voir tout tomber par terre.
Comme pour interrompre le chaos de mon âme-chaîne, j'entamais l'expérience profonde d'une célébration violemment insaisissable.
Le réel semblait passer alors à travers moi comme l'eau passe le filet.
Dans le fluide incertain d'une nouvelle chosification j'alternais le pure plaisir d'un réductionnisme primaire à la reconstruction incertaine d'un intellectualisme fou.
Quand, enfin, je reposais la bête orange et retrouvait la vue, mon système était lui aussi à terre et il me fallait tout recommencer.
Peut être n'avait-je été que cela : un bûcheron-chosificateur.

lundi 1 novembre 2010












Photographie : Jonas Bendiksen

samedi 30 octobre 2010












Oeuvre : Francesca Woodman, From Angel Series, Rome, 1977-1978

lundi 25 octobre 2010

Epines secrètes












Oeuvre : Berlinde De Bruyckere, We are all flesh, 2009




Reprends ta chevelure
Reprends ton regard
J'enlèverais mes songes
Mes illusions s'inclineront
C'est en vain alors,
Que le soleil s'élèvera.

samedi 23 octobre 2010

Le crapaud
















Oeuvre :Sophie Calle, Les Dormeurs, 1979

jeudi 16 septembre 2010

Yerdua












Peinture : Francois-Louis Dejuinne, Madame Recamier a l'Abbaye-aux-Dames, 1824

mercredi 15 septembre 2010
















Peinture : Yahne le Toumelin, D'avantage, 2002

mardi 14 septembre 2010















Peinture : Claude Monet, Le Jardin de l'artiste, 1900