mercredi 31 mars 2010
















Peinture : Otto Dix, Triumph of Death, 1934

mardi 30 mars 2010

Folie ma soeur
















Oeuvre : Vladimir Velickonic, Corps, 2007




Aux folles et fétides dérives
De la nuit
J'étirais l'impatience
Comme des eaux mortes désaltèrent parfois
Le coeur

Epuisé par ce ressac sans fin
J'hibernais parmi les loups
En dévorant à pleines dents
Le lourd poids de mon irréalité.

lundi 29 mars 2010

Rédemption fulgurante












Peinture : Robert Rauschenberg, Charlène, 1954




Sous tes cuisses charbon

Il était
De ces fureurs abstraites
De ces pierres brûlantes
De ces jours modestes
D'étés blancs
Où rideaux tirés,
Dans d'impudiques chambres
Nous nous éprouvions
Corps à corps
Au seul cri d'un "viens"
Comme une commune solitude
Prémices violentes de notre finitude.

dimanche 28 mars 2010












Toile : Jean Fautrier, l'Ecorché, 1942

samedi 27 mars 2010

Contaminations affectives













Photo : Georges Rouault, Paysage de nuit ou rixe sur le chantier, 1827




Je ne supportais plus l'auto-satisfaction individualiste qui s'imposait autour de moi et que j'associais invariablement aux axiomes de l'insensibilité à l'autre.
C'était évidemment la possibilité même d'un raccourci mais comment y échapper sans symétriquement échapper à ma propre subjectivité et à celles de ses énonciations.
J'essayais dans cette ambiance pour moi torturante de loger mon âme dans une calme demeure qu'avec de nombreux paradoxes je situais dans un petit nuage échoué je ne sais où.
En attendant, mes représentations idéalistes me dévorait sans qu'aucun de mes beaux paradigmes fantasmé ne se présente.
Désormais décentré de moi même et en pleine violence avec ma sensibilité, je descendais sans plainte vers un enfer individualisé.

jeudi 25 mars 2010

Esprit pesant














Peinture : Patrick Waravka, Fleurs de lys, 2004




J'étais le vent qui tremble sur la crête et le silence puait son venin
Aujourd'hui, le vide s'était gorgé de nuages gris et l'éloignement du temple soleil
dans les hauteurs du ciel
me faisait voir le jour du dehors
La nuit tombait doucement et la lune tiède ne descendait jamais jusqu'au noir.
Je convoyais alors les couches flexibles d'une cruelle mélancolie qui s'illuminait comme un brasier.
Je tentais d'éloigner cette intériorité barbare en imaginant des feux de pierres vives.
Nous étions en Mars et les torches s'allumaient, l'aurore s'éclaircissait et un vent moins frais s'élevait.
Perdu et seul, je me ramenais, les yeux vides, sur un puissant cheval rouge, comme à la tête d'un vain combat avec moi même.

mercredi 24 mars 2010

Nuage sentimental

















Toile : Cloo Potloot, Corroso, 2007




Parfois je m'entretenais en tête en tête avec ma folle sagesse et je plongeais mes yeux en abîme profond dans la vie. Je tentais d'oublier les lugubres mélodies sur les décombres d'une parabole sensible et vulnérable.
Je n'étais plus ni attaché au réel ni aux croyances et en pleine dislocation de mes rêves, je montais au sommet de mes sombres voilures.
Amour lunaire et beauté du regard, j'en venais à idolâtrer le désir.

lundi 22 mars 2010

Les étamines fantômes













Photo : © Taracle




J'enterrais cette pluie dans la lumière de perspectives mouillées
J'imaginais alors d'abominables illusions d'eaux
En embrassant à pleine lèvres
Le plafond d'une ancienne douleur
Je m'endormais alors
Sur les claquements de nuits d'éclipses.

jeudi 18 mars 2010

Graines de pluie
















Oeuvre : Lucas Cranach, Suicide de Lucrèce, 1529




Dans l'amertume d'une atmosphère isolée
Je sillonnais des flots gigantesques
J'abaissais mes esprits jusqu'au sol
En dessous d'une mer titanesque

Les yeux à demi-clos
Je signais le calme gourmand
D'une noyade aux mille brins.

mercredi 17 mars 2010

Fracas de psychanalyse
















Oeuvre : Antonello de Messine, Retable de San Cassiano (détail), 1475




Je cauchemardais des roses poussières en fantasmant une conversion absolue à une idée, une cause ou une spiritualité mais un tropisme ingérable me poussait dans la fascination morbide d'un pure vide.
Le néant intellectuel dans lequel ma vie sociale était m'entraînait dans tous les creux que je croisais, à l'ombre même de mes tiraillements internes je croisais dans la plus vertigineuse anarchie, Lacan, ma cigarette électronique, De Quincey, mon jus de pomme reconstitué, Artaud, Badiou, l'Idiot International, mon chien.
J'en venais, bien malgré moi, à imaginer la laborieuse tâche d'une écriture esthétiquement dissociée ; idée pour laquelle, presque immédiatement, j'associais inversement mon expérience dépressive et sur l'hôtel de ma propre trahison, j'attendais en vain un bonheur en mots.
J'avais pour les choses une perception complexe et sans doutes atrocement amplifié.
Arrivé, comme au bout de ma fatigue, dans un chaos solitaire, je tombais doucement, dans ce qui devait être, une psychose philosophique.

mardi 16 mars 2010

Assemblages hermétiques







Oeuvre : Vittore Carpaccio, Saint Georges combattant le dragon, 1507




C'était l'époque où je m'enfonçais dans l'obscurité stimulante d'un quelconque salut dans l'alchimie et j'étais sous le charme noir de la formule latine Habentibus symbolum facilis est transitus ie : Le passage est facile pour qui possède le symbole. Au sein même du processus alchimique, je craignais sans crainte un auto-périssement comme l'alchimie avait elle même péri à sa propre obscurité. J'étais fasciné par la science et détestait tout autant le scientisme intégriste qui avait séparé le chimiste de la philosophie.
Dans mes fulgurants mais éphémères intérêts, je partais sans fautes depuis la noirceur de l'état initial sans jamais dépasser ou presque la masse confuse d'un chaos dont j'étais prisonnier.
Si la pierre blanche était solaire, je stagnais encore dans les noces chimiques d'une lune mourante.

lundi 15 mars 2010

Moments Psy








Oeuvre : Barnett Newman, Vir Heroicus Sublimis, 1950-51




Je me maintenais à l'exact position
Entre lune et Espace
Et j'avais le regard creux de ceux qui manque d'étincelles
J'accrochais néanmoins tant bien que mal
Mon indispensable horizon
Au sillage de ses longs cheveux.

dimanche 14 mars 2010

Eclipse de lune















Peinture : Joan Miro, La Masia, 1922




Nous marchions sur deux mers comme un arc en ciel à mille cotés et pendant que le soleil marchait sur la mer, je coiffais ma reine Mie d'une couronne d'argent en tenant à la main un lys rouge.
Dans ces moments nutritifs même si en phase de coagulation, j'appréciais le halo mercuriel d'une sphère d'un apaisement exaltant.
L'image d'un lion rouge de sang s'éloignait au loin pour au moins la moitié d'un temps et d'un chaos fleuve noir qui rampait en moi, je me focalisais sur la dissolution d'une source argent en m'évadant de mes propres cendres.

vendredi 12 mars 2010

Ancrage physique












Toile : Giorgio De Chirico, L'Enigme de l'oracle, 1910




Je remplaçais le vide en moi par l'intermédiaire d'un générateur de solutions de remplacement même si, le plus souvent, il était en panne.
Dans le plus profond désordre, je déconstruisais mon enfance ou tentais de le faire, j'étais fasciné par l'Ethique obscure d'une éventuelle herméneutique du Moi.
Je passais de fragments en illusions fantaisistes comme au coeur dingue d'une étrange ontologie des trous.
J'étais une passoire à temps et à la lisière d'un néant, j'observais des fantômes de champignons.
Je tirais longuement et en tension permanente ma vie d'un long et douloureux cachot avec alternativement des moments immensément glacés et d'autres où une substantielle lumière-Mie venait me sauver pour un temps encore.

jeudi 11 mars 2010

Vide de jour













Peinture : Wols, Sans titre, 1945




- Sous Zyprexa -

J'étais l'ambassade du vide
Le prince d'un orage cri du ciel
Mes yeux,
Comme de noirs brasiers
J'enfilais le temps
en empalant mes tourments comme autant d'auto-étranglements

Je vivais l'absurde comme avec une amoureuse fidèle et toujours si présente,
à l'affût de mon moi, les branches d'un arbre sans fruits
J'enfilais le masque menteur des apparences tranquilles,
alors que je vivais un auto-effondrement.

mercredi 10 mars 2010

Vendredi 8 Février 1993
















Toile : Edward Munch, Le Cri, 1893




De mon être
Ne plus rien distinguer
Esprit moribond,
Sursauts d'une interne agonie
Ne plus rien distinguer que,
Cet esprit qui s'amasse,
Inutilement
Ce corps qui se nie
Cette bouche qu'ingurgite du néant.

mardi 9 mars 2010

Accouchement XY












Photo : Michelle Grenier




Le ciel se reflète dans ma tasse de thé
Sans réfléchir
Je l'aimais,
Comme l'on peux, peut être, s'aimer.
Désormais,
Tout s'assombrit
L'hiver, maintenant me glace
Vraiment, j'ai rencontré la mort.

lundi 8 mars 2010

Troubles du regard
















Toile : André Marfaing, Sans titre, 1959





Entendu de la bouche d'une femme (Emmanuelle Devos) dans un film, s'adressant à son compagnon : "tu as trop de tristesse en toi, suis pas assez forte pour supporter cela".
J'arrivais, 2 jours après mes 44 ans à entendre cette vérité comme non seulement révélatrice mais sans doute rétroactivement et potentiellement salvatrice si je l'avais vraiment entendu de la bouche de Nadège en 1990.
Le temps avait tout dissout désormais et j'assistais à mes vieux naufrages comme autant de tristesses aussi grises qu'actuelles.
Depuis quelques heures je cherchais les émergences dans mes propres crevasses.

samedi 6 mars 2010

44












Photo : Jean-Marie Malherbe, Observatoire du pic du midi de Bigorre, 2005

mercredi 3 mars 2010

Trésors de pénombres
















Litographie : Antoni Tapies, 1979




Quand je ferme les yeux, j'aperçois parfois une parallèle renversée juste à l'endroit du sombre et de l'infini. Je trouve alors dans mes souvenirs les signes d'une causalité aléatoire dont les mille racines descendent dans des profondeurs aux ramifications folles. Dans une boutique cristalline, j'achetais des heures gracieuses et je sentais le puissant parfum d'une craie au goût de néant. Aux heures libres de la nuit, je fuyais un sentiment d'ennui et de vide en ouvrant une veille édition d'Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche et j'éveillais alors le docteur chameau alternativement avec un lion gothique avec toute les caractéristiques d'une substance derrière les éclats.
J'étais dans la tourbe du primitif et je détachais mes dissociations une à une comme un boucher à l'oeuvre en rêvant alternativement de chiens aimants, de belles maisons de pierres et de jolis regards doux.

mardi 2 mars 2010
















Toile : Gustave Moreau, L'Apparition, 1876

lundi 1 mars 2010

Délires Mois-Peaux















Toile : Jan Toorop, The Sphinx, 1895




J'avais pour la peau le sentiment parfois hideux d'une répulsion à moi même et je me mouvais alors sous d'épaisses lunettes noires comme un serpent sortant de son trou.
Le soleil m'agressait en large et en détails et je sentais résonner ses dards comme un eczéma psychique.J'avais alors, pris dans un vertige sadique le fantasme de m'arracher les muqueuses en même temps que mes dents. J'avais dans l'esprit les détails de mon meurtre comme peuvent résonner les verrous d'un enfer intérieur.
Plusieurs décombres plus loin je m'apaisais à la déclinaison du jour en ôtant les fers de ces étranges empires dont j'étais, bien malgré moi, la pierre angulaire.