jeudi 15 juillet 2010

Se sauver














Peinture : Jean Balitran, Bateau Ivre, 1950











C'était de ces instants là où à proximité d'une rupture interne, je m'agrippais aux petits riens comme on trompe l'astreinte à vivre.
La chaleur m'oppressait et m'engageait dans un accablement de dernière heure.
J'allais et venais dans les vides de ma conscience et alternais l'acceptation avec le renoncement. Ce que je percevais de vitalisme chez les autres me fascinait aussi puissamment que le regard d'un serpent.
Je m'épuisais à chercher les fondements de la vie dont les contours surnaturels pour moi devenaient comme autant d'horreurs auto-engendrées.
Considérant le suicide comme l'acte le plus logiquement vitaliste, je traînais ce qui devait bien être une tare dans les creux d'une surface mélancolique où j'inventais une syntaxe personnelle de la déception anxieuse.
Comme l'aurait dit un alter_ego philosophe roumain , j'étais transpercé par le temps.