Anti-journal d'une fuite schizophrénique, chroniques de sensations dissociées et autres nodositées existentielles.. Ma pensée est un pur plaisir, elle ne féconde pas.
mardi 31 août 2010
lundi 30 août 2010
dimanche 29 août 2010
samedi 28 août 2010
jeudi 26 août 2010
mercredi 25 août 2010
mardi 24 août 2010
lundi 23 août 2010
dimanche 22 août 2010
vendredi 20 août 2010
jeudi 19 août 2010
Sanctus 4 _ 276
Oeuvre : Allan Kaprow, Yard, 1961. (3)
" - Je vis encore, je pense encore : il me faut encore vivre, car il me faut penser. Sum, ego cogito : cogito, ergo sum. Aujourd'hui chacun se permet d'exprimer son désir, sa plus chère pensée : eh bien, je dirais moi aussi ce que je désirerais aujourd'hui de moi même, et quelle sorte de pensée a été la première, cette année à traverser mon coeur, _ quelle sorte de pensée me doit apporter la raison, le gage et la suavité de toute vie ultérieure. Je veux apprendre de plus en plus à considérer la nécessité dans les choses comme le Beau en soi : ainsi je serai l'un de ceux qui embellissent les choses. Amor Fati : que ceci soit désormais mon amour ! Je ne ferai pas de guerre contre la laideur; je n'accuserai point, je n'accuserai pas même les accusateurs. Détourner le regard : que ceci soit ma seule négation ! Et à tout prendre : je veux à partir d'un moment quelconque n'être plus autre chose que pure adhésion ! "
Friedrich Nietzsche, Le Gai Savoir, Livre IV, 276, Pour le Nouvel An"
Khristof avait réactivé hier soir ce texte dans mon esprit et pilleur parmi le pillage, je n'émergeais de lui que sur la nécessité de penser, nous n'étions en somme rien d'autre que des machines à penser notre perpétuelle évidation entropique et l'amor fati nietzschéen m'apparaissait alors comme le summum du non-choix ou l'expression même de l'antinomie la plus dense.
L'esprit malade comme une auto-tragédie, je ne retenais que le détournement de regard mais non, seulement comme une seule négation mais comme celle d'une sauvegarde momentanée.
mercredi 18 août 2010
Sur le seuil
Oeuvre : Jean Fautrier, PAULHAN (Jean). Fautrier l’enragé., 1949
Puis les jours mamelles cuivrées
Là où le monde entame le havre couleur lin
Le courant frais d'un volet vers le crépuscule
Comme un doux bruit de robes
La haut le feu épaissit le ciel
Le silence se rue en nos promesses
De belles tortues songent aux chemins frais
Un sommeil couleur d'ennui
Perle à l'entour de mes yeux
Aux lisières des ombres
Les cris d'un oiseau cessent
Un nuage cotonnade rose
Coule en ramages géants
Moment sans liens
Provinces sans pensées
Je goûte l'aurore
D'un moment sans mémoire.
mardi 17 août 2010
Chambre étroite
Sculpture : Germaine Richier, Le Griffu, 1952
Nous n'avions pas fait tomber le jour,
Ni rêvé de prodiges,
Nous n'avions que les artifices
De splendides ouragans,
De songes mensongers,
De regards évanouis
Désormais,
Nulles immensités
Nuls combats,
Mais longue guerre
Loin dedans,
Un soleil rêche,
Une nuit qui descend.
lundi 16 août 2010
Les entre soi
Peinture : André Masson, Le Couple (Enlèvement, 1945
Il n'y avait pas de véritables rencontres, de celles qui allient l'intériorité pure de l'extérieur pur, il n'y avait pas de conjonctions entre êtres, pas de symétries non plus.
J'en étais là de ce constat solitaire quand je fût pris dans le vertige de la contingence totale où le hasard prenait les aspects d'une nouvelle rationalité et où le vertige de l'altérité altérait l'essence même de ma personnalité.
Je rêvais alors d'un monde symétriquement opposé à mes sensations et j'imaginais la fin de mon errance permanente.
Depuis toujours, je m'étais noyé dans les ombres d'un monde abstrait et de mes identités potentielles, je m'abandonnais à l'insécurité d'un Moi pluriel.
En prise avec mes propres oppositions, je divaguais sous un soleil finissant d'août sans apprendre où accepter ni comment me libérer.
J'avais repris massivement de mes petits cachets roses dans lesquels je me réfugiais bien plus complètement que dans toutes autres formes de possibilités.
Ma régression prenait la forme d'une dissociation spectaculaire et si je me retenais de crier, c'était parce que j'étais aux prises à une rigidité psychique qui sans doute me suspendait encore à cette existence.
Demain, j'allais éprouver la vraie solitude de mon entre soi et même si l'idée était souffrante, un soulagement s'introduisait en moi, comme une régression nécessaire à ma marqueterie intérieure.
dimanche 15 août 2010
samedi 14 août 2010
jeudi 12 août 2010
mercredi 11 août 2010
vendredi 6 août 2010
mardi 3 août 2010
L'évangile selon l'été
Peinture : Lucien Freud, Portrait of Rosa, 1978
Sous une chaleur dénouée,
j'imaginais des milliers de voyages d'eau
Et toi eau pure en ombre légère,
comme un chant qui naît,
tu baptisais nos nuits,
d'innombrables lumières d'amour
De cette vague, lointaine en nous,
espérer trouver le chemin qui mène,
à nos intimes délices
Puis, quand, en moi tu enlevais la terre du ciel,
je me nouais à tes boucles,
pour ne rien oublier de tes reins ni de tes mains
Du chemin que nous tracions,
Je conjuguais ton corps au mien
Et de nos beaux instants incendiés,
Je rêvais alors, d'un soleil
Qui ne se lèverait que pour nous
Comme le mariage de la vie et du temps.
lundi 2 août 2010
Radical imparfait
Peinture : Jacques-Louis David, Léonidas aux Thermopyles, 1814
C'était de ces fins de journée où tout partait dans un tumulte de masse.
J'étais alors en quête de la veille en moi, de la flamme vitale qui déjouerait mes déchirements psychiques.
J'allais, dans un lointain bain de flammes, quelque part, profondément perdu vers des fantasmes Thermopyles et des pierres Montségur.
Je me dopais alors, avec violence, aux anthropophages d'un céleste mensongé, les abeilles d'Abellio tournaient comme autant de massacres, les cercles échouaient en serpents nébuleux, les chiens mourraient dans mes yeux, des framboises me dévoraient.
Fasciné par la fragmentation-Simon le Mage, je regardais son "Toi et Moi ne sommes qu'un", au creux d'une collante opacité, en tentant vainement d'évacuer mon esprit en totalité.
Aux prises avec une muraille d'ombre, je regardais, dans une gigantesque tristesse interne, les traces de la vieillesse chez ma mère, le regard tellement doux du chien-toy que je nommais "mon garçon", le soleil déclinant sur un brin d'herbe jaune, un filament d'une toile d'araignée, la chatte déambulant bêtement avec son collier à coeur..
Mon seul désir : vivre la nuit éternelle, quelque part entre une oublieuse illusion et un cosmique auto-engendré.
dimanche 1 août 2010
Les deux figures
Peinture : Cy Twombly, Untitled, 1970
Il confondrais enfin le jour et le ciel
Une étoile de l'autre coté
L'atmosphère comme un coquillage apaisé
Au spectre d'une bouée comme qui dirait,
L'infini-ombre en diamants
Des rires hurleraient
Un regard jouerait à se lever
Toute circulation serait alors,
Une vie délivrée
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