jeudi 14 avril 2011

















Peinture : Gerhard Richter, 7.4.89, 1989





Se distille la goutte
de la douleur,
se fane la corolle
brillante de l’illusion,
les invincibles, on les tue
par le silence.

Revient l’aube
couleur de perle,
et le cœur est encore vivant,
les murs blanchissent
et plus noirs se font les contours
des arbres, lors que de l’abîme
monte la lumière.

L’oubli est le plus grand ennemi,
mais si les dieux se sont montrés
sur ton chemin,
l’oubli est en déroute.

– Sais-tu ce qu’est l’âme ?
– C’est une partie du corps.
– Peut-être, mais dans cette partie
habitent les dieux.
– Quelle est la différence entre les dieux et les hommes ?

Le battement du cil
ouvre la digue,
se précipite
l’eau du glacier.
L’image de joie
ne mourra pas :
le reste ne compte pas.


Giorgio Colli,1976