Anti-journal d'une fuite schizophrénique, chroniques de sensations dissociées et autres nodositées existentielles.. Ma pensée est un pur plaisir, elle ne féconde pas.
lundi 31 août 2009
Fond diffus
C'était le temps encore
où j'y croyais même si peu
C'était le temps où défoncé à mes sourdes angoisses
J'accélérais mes pas sous un soleil épais
C'était le temps d'Aix Provence, les murs, la solitude, l'échec
Dans ma très lointaine intériorité,
Croire entendre,
les turbulences allumées
D'un auto-effondrement interne.
Peinture : Anne Louis Girodet de Triosan, Le sommeil d'Endymion
dimanche 30 août 2009
Lointaine enfance
samedi 29 août 2009
Noué
vendredi 28 août 2009
Entre Moi
Toujours captif à de lentes et insoupçonnées présences, je contournais les angles dans une captivité muette.
A l'intérieur d'un vide lumineusement frappant, je perdais jusqu'au sentiment même de ma réalité en éparpillant dans les multiples de l'instant, la vision brisée d'une épineuse et lointaine route.
J'errais entre froids ennuis et pensées confuses
Entre ma chair et mon ombre
Entre le rêve et le rêve.
Photo : Benjamin Goss, sans titre
jeudi 27 août 2009
Vertiges pluvieux
Dans l'acharnement obscur et sans faille
des averses interminables s'effacent. Des piétinements
s'éteignent en d'obliques pâleurs. Les termes
s'entrouvrent, se dispersent : un désert
prie. Les abandons
sifflent dans les cendres. L'ombre
toujours s'attache
aux soubresauts imperceptibles
D'un très loin, hors d'atteinte.
Photo : Dash Snow
mardi 25 août 2009
Aux bords d'un été excessif et sans noces
D'ennuis fermés en cirques sahariens
Trébuchant sur les féroces chants du déclin
L'oeil au front d'une senteur de fracas
Je plaçais mon écho dans le chant de lointaines eaux
Assujetti aux cris d'un doute mauvais
Les tumultes comme de savoureux baisers
J'allais soulever les louanges du cortège final
Aux pièges de rayonnements vains
J'adoptais l'ombre flammée de la damnation
Sous les ébats de mes noires armures
M'enlever, enfin
Définitivement soluble aux sanglots du silence.
Peinture : Alfred Sisley, le héron aux ailes déployées
lundi 24 août 2009
Possibilité de l'enfouissement
Je perdais dans un silence plein de cris, jusqu'à la genèse des mots.
Débordant le désir par un décalage vers le néant, j'écartais dans l'impuissance d'être, d'innombrables liens vers la vie.
Processus sans conscience d'une irréalité à l'envers, je sublimais le temps comme on se donne à une éclipse, royalement effacé à la vie.
Réactivant les chants douloureux d'une Sarah Mac Lachlan, 20 ans après, je maudissais doucement d'amoureuses présences du passé mais cette fois sans larmes. Peut être alors en prise avec une dialectique tendue qui m'échappait, je me disais que toutes ces si anciennes émotions étaient vaines même si encore leurs évocations me donnait l'expression même d'un symptôme mélancolique réhydraté. Réimplantant cette si fantasmé Nadège en moi, Je devais bien avoir été la victime du noeud gordien de l'amour. En plein retournement, j'érotisais de nouveau son image comme autant de nulles parts.
Je m'étais trompé dans mes dépendances et de mes attentes désormais délogées j'accédais enfin au détachement en ouvrant en grand les portes de fantasmes sexuelles dont ma mélancolie m'avait à l'époque exclu.
Je me prenais alors à rêver de ce qui aurait été autre et dans cette reconstruction propre, j'imaginais ses mains parcourant mon corps en désirs forts.
Enigme au temps, j'embarquais dans une élaboration toute éruptive mes fulgurances aux cris désirants de ses cuisses offertes et de son sexe dont je jouissais violemment dans un pur et très instinctif trajet neuro-hormonal.
Je retranchais alors, à mes anciennes mortifications les gestes obscènes de son vagin dans la plus authentique animalité et maîtrisant désormais dans mon étau phallique son corps à corps, je devançais la haine d'une fin éjaculatoire qui immanquablement radicaliserait ma fuite en avant.
Dans une dernière déréellisation je sombrais en retour, dans le gouffre d'un réductionnisme authentique où ma fibre se mutait en d'uniques et très solitaires processus bio-chimiques.
Rendu à ma dérisoire incarnation, j'évitais d'un regard lointain les longues chaînes d'un présent très absent.
Peinture : Joseph Mallord William Turner, Pêcheurs en mer
dimanche 23 août 2009
Parfums d'air
Souvent,
En moi, l'image claire d'un territoire vierge
Eau non défoncée
Astre cuivré
Aumône rieuse
Lointaine écume couronnée
Tresses folles d'âmes
Errante lyre d'un carnaval fou
Absorbant la pisseuse agonie comme on niche un baiser
Je pénétrais les ténèbres comme une éteinte étreinte
Dévorant les portes dans les plus fantasques inclinaisons
Je sortais les flèches de ma plume
Bien après, j'endormais l'infini dans de fétides gouffres
Puis,
Ecartelé et abstrait je trimbalais comme un trophée, des mots fous.
Peinture : Caspar David Friedrich, Paysage
Déséquilibre (a posteriori)
Je m'abîmais dans les vertiges de l'indétermination quantique en explorant métaphysiquement les délires que cela engendrait et j'allais aussi bien sur Vulcain, la planète imaginaire qu'avec le chat vivant-mort de Schrodïnger sans aucune forme de construction.
J'absorbais sans faim les structures paradigmatiques de Thomas Kuhn en même temps que le concept de falsifiabilité du physicien Karl Popper tout en effleurant d'un oeil, le paradoxe EPR, les diagrammes de Feynman, la particule Dieu ou la constante de Planck.
J'errais dans des abîmes de perplexité devant ce qui devait bien être la complexité massive du réel. J'abordais les thèmes, les uns après les autres avec une avidité qui m'emmenait finalement à désirer dans le désordre, statuer sur la réalité de la réalité, réactiver l'idée d'un dieu, repenser la métaphysique depuis le début...
Schizoïde parfait je m'imaginais alternativement avoir pu être génial ou génie et à cette somptueuse idée, j'écartais ma nocturne conscience à un sourire caché.
Dans la plus violente accentuation à moi même, je me surprenais à désirer sur-vivre et plaçais cette velléité au coeur même d'une excitation bi-polaire à laquelle je me soumettais dans une secondaire acceptation.
La nuit était tombée depuis quelques heures et je surfais encore sur les principes actifs de ma conscience retrouvée bien avant que la régulation dépressive ne mette immanquablement un terme à cette sur-naturelle vitalité. Découvrant des 'Sur', partout, le temps était peut être venu de retrouver mon unité bio-chimique, version comprimés blancs.
(dimanche, 1H 30)
Peinture : Mark Rothko, noir sur gris
samedi 22 août 2009
Cristal d'ombre
A la flamme étincelante du doute, j'installais aux plis de perpétuels étonnements, de monotones ampleurs.
Tout en moi séparait mon regard d'invisibles larmes
D'un souffle exclu et fermant l'horizon, j'irradiais d'autres vols
Voltigeant de fuites en linceuls, je mêlais des rosées noires dans de blanches écumes
De mes pas en lambeaux j'étalais de lointaines étoiles aux corolles du pire doute
Sur les parfums d'une vie éteinte, je jonchais mes lèvres closes des roses de la mélancolie
Un azur massif de néants soupirait en moi et je crachais aux archanges du doute les éclairs de ma nuit
Je devenais le Phébus en habits déchirés à qui trop d'éclats enguirlandent sa propre présence
A des territoires abîmés je touchais les esclaves échos de la perdition
Gloire étrange d'un multiple de l'anxiété, j'éclatais ma vacuité à coup d'emblèmes crépusculaires
Tandis que je descendais en robe d'abîmes vers les sanctuaires d'un ciel tombé, j'appelais en vain les fleurs roses du dénouement.
Oeuvre : Andréas Cellarius, l'Atlas,
vendredi 21 août 2009
Réalité du vide
jeudi 20 août 2009
Instants détresses N° 134
.
Perpétuité des démons aux haleines écumantes
Les déchirements argentaient le coucher de grises cravaches d'âme
Endormi, j'endormais mon éternité dans les basses eaux du crépuscule
D'un paradis gonflé d'anxiété, j'essuyais les couleurs d'un fond de temps
Cédé à l'illusion de lumières déjà épuisées, je prenais ma faction au problématique désert de la solitude
Fatigué et perdu je débusquais la sueur des lieux communs comme d'autres insufflaient la vie
Maniant la contemplation comme un roc affolé j'agonisais, étouffé à mes folles noyades.
Perpétuité des démons aux haleines écumantes
Les déchirements argentaient le coucher de grises cravaches d'âme
Endormi, j'endormais mon éternité dans les basses eaux du crépuscule
D'un paradis gonflé d'anxiété, j'essuyais les couleurs d'un fond de temps
Cédé à l'illusion de lumières déjà épuisées, je prenais ma faction au problématique désert de la solitude
Fatigué et perdu je débusquais la sueur des lieux communs comme d'autres insufflaient la vie
Maniant la contemplation comme un roc affolé j'agonisais, étouffé à mes folles noyades.
Fugitivité et suicide
J'avais de moments de totale dureté où l'espace même se creusait en moi.
Disparaissant, alors dans une inutilité douloureuse et en pleine confusion je déshabillais le corps même de la mort en repoussant l'horloge de la fin.
J'égarais dans les reflets du temps la mystification de la transition mortelle en de profondes et bien misérables douloureuses illusions.
Fantômes à moi même je sombrais de l'intérieur comme sombre un bateau dans la pluie et croisais les yeux tristes de funestes ténèbres.
L'altérité sexuelle comme ma dernière emprise, je parcourais, blessé, les labyrinthes d'univers totalement décapités.
L'obscurité suintait dans mes soupirs et d'innombrables impasses habillaient mon regard.
Bientôt, rassuré et certain, j'imaginerais l'harmonie suprême, sous l'angle sauvage de lames de rasoir en forme de précipices.
Peinture : Jerôme Bosch, L'extraction de la pierre de folie
mercredi 19 août 2009
Soupçons aveuglés
A la source d'un temps imprévu et, tardif à mon propre système, je levais les voiles de l'espérance comme au coeur d'une chapelle profondément mélancolique.
Je sollicitais l'imprévu en même temps qu'une ignorance volage et manquant de jours,tentais assez vainement de m'ignorer avec une très désinvolte régularité.
Je troquais alors en pleine bouche, les cris d'une violente mélancolie avec les trapèzes noirs de sexes féminins que je fleurissais de sourdes conjurations.
J'abolissais les bourreaux en moi dans une étreinte humide et sacrifiait à mon soleil la partie de moi comprise entre un mauve immobile et une excuse matinale.
Je descendais vers les dieux comme on descend aux pûtes et sacrifiait à l'hypothèse de l'épuisement l'essentielle de ma vigoureuse agonie.
J'avais le regard clair et la peau bronzée et dissimulait ma lame dépressive aux feux d'effusions sans mots.
Nous étions en Août et l'été déversait une chaleur aussi désertique qu'aride. (19 au soir)
Peinture : Gustave Courbet, La Vague
jeudi 6 août 2009
Chambre B 122
De cette nuit qui ne reviendra plus
naissait de palpitants déploiements où
s'éparpillait d'absurdes sillages.
Secouant une dernière fois mes épaules
Apprendre à reconnaître les plissements dans mes conquêtes et
A la verticale d'un étranglement d'instants
me traîner aux somptueux vertiges
d'un noir cosmique.
D'une ultime veille, entendre
encore bourdonner mon souffle.
Sous d'aveugles veines de pierre
avoir soif de fins.
Suprême multitude des vertiges.
Baver à la vie
l'épouvante de ma désespérance
Peinture : Théodore Géricault, Le radeau de la Méduse,
mercredi 5 août 2009
Désenchantement heurté
Dans un cruel silence j'offrais des bouquets de lumières à ma folie et observait mes larmes couler en m'endormant dans de puissants éclairs.
Je regardais l'éternel ciel et du désert de mes tourments, j'usais une éventuelle pluie par le souffle permanent du soleil.
Je tentais dans d'infinie dérives de perdre mon ombre et devenais l'époux de noires rumeurs
Distingué dans chacun de mes abîmes et dans de lointaines vibrations en horizons très bas j'alternais sans ordre les flammes effondrées d'un trajet vain.
Je m'éloignais lentement de moi même et m'attardait à la source glacée du désespoir en écoutant les éboulements de ma conscience.
Dans les écarts infinis d'une vie devenue nue, j'abolissais même les limites de mon propre écartèlement en confondant les découpes du temps et les éclats de mes ruptures.
Précipité dans les épuisements de noires foudres, je devenais cette seule empreinte que rien ne pouvait délier et recopiais mes vertiges sur les couleurs lointaines de trop rares accalmies.
J'étais dans les plis même de l'étrangeté et il semblait que je ne puisse jamais en sortir.
J'avais revêtu les habits d'une dernière célébration et les jours passaient malgré tout inexorablement.
Dans l'impuissance douce des apparences, ma détresse se réactivait avec une régularité effrayante et dans d'ultimes sursauts j'isolais une à une les immatérialitées de ma dévorante sécheresse.
Etonné de toute nuit
J'ai rêvé d'une vie sans heurt et nous nous la donnions
Non pas de joyeux ciels sans nuage, il n'en est que de fugitifs
Mais de ces couleurs que la vie cueille parfois
Et qui soufflent sur nos lèvres de délicates esquisses
Simple couronne d'un frissonnement de vies en cascade
De toutes ces innocentes extases pouvoir d'une ombre devenue blanche
S'étendre enfin au plus paisible de la terre et
Sans plus de larmes n'entendre hurler au loin que le néant.
mardi 4 août 2009
Incubation estivale
L'été tournoyait sur lui même et je m'engloutissais régulièrement dans son ventre tel un Jonas à ses tourments.J'imaginais sans intégration, un retour au aubes originelles et vivais par les vides de vastes demeures fermées. Avec un soleil agressif comme un esprit familier, j'observais sans comprendre ma propre dégradation et je situais bien au delà de moi les eaux nocturnes de la clarté.J'offrais aux ténèbres de mon psychisme d'innombrables fleurs bleues et de l'or solaire à mes rêves sans même l'espoir d'un retour. Je régressais avec régularité dans toutes mes nombreuses intrications et succombais à un hypothétique sens comme on pouvais succomber à un élixir de vie en oubliant l'idée même d'une quelconque finalité. Je vagabondais alors dans des situations dangereuses et rendais mon reflet hostile au miroir lui même. Je tentais vainement une sublimation hasardeuse en volatilisant mon esprit quelque part entre la pierre philosophale et une mercurielle noyade mais, vers la fin, appuyé à l'aridité comme une racine à la lune, je couronnais à mon âme le diadème du jamais.
Peinture : Stani Nitkowski, Les maux et cris d'André Laude
dimanche 2 août 2009
Dimanche débarassé
samedi 1 août 2009
Brûlures de Juillet
Aux feux d'un soleil concentré
Intégrer la brûlure
Comme si
Là dans ce coin-peaux
Tout s'ajustait au fond d'un soulagement en traces folles
Par dessus l'angle de ce noir radieux
Le pesant sombre dépliait ses ailes
Et l'air assoiffé qui toujours hurlait sa douleur
Comme autant d'esseulements.
Peinture : Edvard Munch, le Cri
Quelque chose de rien
Je demeurais soudé au violent éclat de ses hanches et dans la pénombre de ses frissons je tendais ma chasse en recrachant avec régularité ses halètements. Les eaux comme une feuille dans la glace, j'avalais ses plumes en nuages vivants et de ses prophéties je brûlais les traces comme autant de serpents avides.Je taisais le monstrueux en moi et brisais en rafale, l'azur de ses fruits bâillants. Je recouvrais nos limbes de ses profondeurs raflées et au creux de ces incertaines régions j'abandonnais des milliers de commencements. Parlant, dans le coin précis d'une pesanteur fanée, je crachais fermement sur les fers d'un futur naissant. Les nuages alors, ruaient dans ce monde comme un ciel avant le printemps et dans une lumière d'ailleurs, le néant jouissait.
Photo : Jan Saudek
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