Anti-journal d'une fuite schizophrénique, chroniques de sensations dissociées et autres nodositées existentielles.. Ma pensée est un pur plaisir, elle ne féconde pas.
jeudi 31 décembre 2009
Nuit - Marseille
Photo : Augustin Nikoprief, Ciel au blanc
Je regardais les bouts d'abstraction
dans les coins
Des filasses du temps je m'habillais
à la porte de mes rêves
L'année allait s'achever et le froid insistait
dans mon paysage
dimanche 27 décembre 2009
jeudi 17 décembre 2009
Apprivoisement
mercredi 16 décembre 2009
Nouveau départ
mardi 15 décembre 2009
Noeuds de réels
Peinture : Raphaël, L'Ecole d'Athènes, 1509-1510
Tiraillé entre un futur pragmatisme nécessaire et une mystique spiritualisante négativante, je fermais les yeux aux jours, j'embrassais le soleil à l'envers et m'écrasait sur la nuit.
J'alternais le vertige de la fin avec mes délires d'espérances et me retenais à ce qui semblait me fuir. J'entendais l'aube s'éveiller comme un oiseau bat des ailes et me couchais comme se couche un chien sourd au lointain.
J'avais la gorge pleine de sombres liturgies et sous le dôme de mon âme écorchée, je rêvais au doux enclos d'un autre réel apaisé.
lundi 14 décembre 2009
dimanche 13 décembre 2009
Bouquet d'Euterpe
samedi 12 décembre 2009
Instants hors du temps
Peinture : Gustave Courbet, L'Origine Du Monde, 1866
Hier, après une multitude de doutes sur ce que n'était pas ma vie, j'avais pris la route en direction de la Sainte Baume et le temps d'une soirée, j'ai oublié l'ennui, la terreur, la torpeur, le temps d'une soirée, j'avais une femme aimante et un petit garçon sympa, le tout devant une belle cheminée avec un bon vin.
J'avais alors rêvé d'une telle fluidité sur de longs moments et je crois assez naïvement, j'y ai cru ce soir là et une partie de cette nuit là.
jeudi 10 décembre 2009
Gravement bas
Lithographie : Honoré Daumier, La Rue Transnonain, 1834
En plein dissolution interne, l'absolu comme une géométrisation de mon propre espace, j'avançais péniblement, brisé, dans une mécanique qui m'échappait d'avantage de jour en jour.
L'intérieur s'échappant, comme ma vérité, je devenais totalement subjectif et objectivement totalement désespéré.
Absorbé brutalement dans une structuration bouleversée, mon cerveau comme une glaciation, j'aurais bien explosé dans une exclusion définitive.
Mes cigarettes consumées depuis ce qui demeurait ma bouche et mes lèvres, j'allais droit derrière, dans une errance atroce à ne plus vouloir continuer de survivre.
Je lançais des pierres sur ma propre lapidation sans achever mon extermination et j'empirais dans la douleur morale.
La complexité organique comme des multiples de ma folie, je baisais mon esprit sans aucune jouissance. De multiples tristesses à l'intérieur de mes jours, les heures s'enfuyaient dans une bouleversante agonie.
mercredi 9 décembre 2009
Texte passéiste
Peinture : Max Ernst, La Tentation de St Antoine, 1945
Dématérialisé au plus fort de mon étonnement, la pluie s'écoulait comme au creux d'une logique triste. J'avançais alors au coeur droit dedans complètement en suspend.
De ma représentation mentale, j'extirpais faiblement mes indéçidables et revenais malgré tout à la ligne après avoir frôlé des marges fatales.
Atomiquement vivant, je regardais les trajectoires s'effacer en douceur devant moi. Les étoiles comme des phénomènes heurtés, je me complaisais dans une dense et incroyable incomplétude.
Silence de plomb et prose maladive, j'essayais de dominer ma dépossession même.
L'existence en frustration standardisée, j'ôtais un à un mes organes à coup de scie à chaîne. Je prenais de l'huile-sang plein la gueule et mes carapaces disjonctaient sereinement dans un flou sanguin.
Brutalisé brutalement, je passais à coté de moi même en plein terrain vague.
Mes émotions comme des morbides pulsions, j'agonisais au sens strict.
De béances en béances, j'imaginais alors me greffer d'impatientes limites pour me consoler de mon propre oubli. Je n'arrivais pas même à pleurer, amèrement calfeutré dans mes blessures.
Sans jeu de cache-cache, le tourbillon dansait avec la réalité et mon oxygène se pointait comme déjà une masse asphyxiée.
L'évidence d'un ultime vertige mortel comme un unique point d'ancrage.
mardi 8 décembre 2009
Effondrement interne
Toile : Carlo Carrà, Quitter le théatre, 1910
Mauvais moments vers 17 heures, j'ai eu l'impression que mon suicide devenait très nécessaire et qu'il fallait, à la mode stoicïenne quitter la pièce quand elle était trop enfumée et la mienne l'était absolument. Je ne savais pas trop comment m'en sortir, pensant aux 60 mg de Fluoxétine que j'ingurgitais chaque jour et qui je l'avais lu dans la notice semblait augmenter la pulsion suicidaire. Bien sur, mon piteux état n'était pas conditionné à la seule Fluoxétine mais bien d'avantage à de fulgurantes explosions internes où rien ne semble plus exister que la mort à me donner.
Ce sentiment de nécessité interne était fulgurant et foudroyant, d'une violence rare.
Je ne savais rien de mes jours qui allaient suivre, avec Mie à Nîmes ou Chez David sans Michelle. Tout me fatiguait profondément et j'aspirais à dormir d'un sommeil lourd, là tout de suite maintenant.
lundi 7 décembre 2009
Fécondité & désordre
Tableau : Umberto Boccioni, Etats d'âme : les adieux, 1911
J'essayais difficilement de me dégager de mes trop nombreux niveaux de réalités en tentant de fuir dans une abstraction rassurante. Je'minstallais dans cette abstraction que je confondais alors avec un certain réel. Le réel n'était t'il pas uniquement un jeux de forces entre elles, des tourbillons enchevêtrés entre eux, des énergies en action et parfois des réactions ? je n'arrivais pas à chosifier mon réel pour qu'il m'apparaisse acceptable et je me cachais dans ce terme comme une quête sans fin. La complexification de mon réel ne m'aidait pas à en faire un processus dynamique mais bien plutôt une statique exclusion à lui.
Je n'arrivais pas non plus à éclore de mon esprit et dans cette incapacité même, je tombais sur des trajectoires mécaniquement répétées.
Cette journée était déjà une ombre quand je tentais de me dégager d'une contemplation inerte.
dimanche 6 décembre 2009
Sans chaleur
Oeuvre : Oskar Kokoschka, La Fiancée du vent, 1914
J'étais le vent qui tremble sur les crêtes et le silence distillait son venin avec douceur. Aujourd'hui, le vide s'était gorgé de nuages gris et l'éloignement du temple solaire dans les hauteurs du ciel me faisait voir le jour dehors en vrai.
Lorsque la nuit tombait doucement, la lune tiède ne descendait jamais jusqu'au noir.
Je convoyais alors les couches flexibles d'une cruelle mélancolie qui s'illuminait tel un brasier.
Je tentais finalement d'éloigner mon intériorité barbare en jetant mes avant bras dans des feux d'un été de pierres vives.
Nous étions en Décembre et les torches s'inclinant, l'aurore naissait et un vent frais s'élevait.
Je me ramassais dans un déclin de lumière, sur un cheval rouge sang à la tête d'un combat avec moi même.
samedi 5 décembre 2009
Noir à la rose
Peinture : Willem De Kooning, Femme, I, 1950
J'avais la force aveuglante d'une humeur chagrine et je devenais doucement le veuf d'étoiles mortes. J'irriguait mon triste univers de multiples signes aux ténèbres et obsédé par une gravure d'Albrecht Dürer, j'étais l'ange de la mélancolie. Je me faisais l'effet de marcher sur une crête entre apparition et disparition, entre sens et non sens, le tout en permanence sous un vent froid.
J'aurais tellement aimé pouvoir croire en une métamorphose alchimique qui me ferait passer des ténèbres à un céleste lumineux et vital.
J'étais toujours devant le mystère de l'identification féminine et je l'imaginais aussi dense qu'un réseau grimpant de lianes et interpénétré d'une multitude de branches. Je pensais ce soir que notre impossibilité ontologique à l'autre féminin était un deuil endémique qui un jour me pousserait à me suicider dans un paradoxal mouvement de réunification aux êtres perdus.
Je prenais la mort, alors comme l'ondulation fantasmée d'un paradis perdu où je trouverais la grande et puissante consolation.
vendredi 4 décembre 2009
Spores négatives
Toile : Chaïm Soutine, Boeuf écorché, 1925
Je vivais depuis un moment déjà dans une béance à la fois négative et saturée. Je vivais de brèves jouissances et mon nihilisme rampant minait ma vie et développait une forte agressivité contre moi et contre tout, j'arrivais parfois sous Zyprexa à ce que prédomine une lourde indifférence, symptôme pour moi d'une mort de l'esprit.
Je me laissais, abandonné à vivre, encapsulé dans un espace inerte avec des germes de vie mourantes. J'aseptisait ma conscience à coup de d'anxyolitiques et ma misérable victoire sur les heures ressemblait bien à un refoulement fontionnel et douloureux. La vie extérieure était pour moi comme hors de ma propre scène et je me resserrait sur un inexorable vide.
La vie n'avait plus que jamais aucune forme de sens et je creusais ma désillusion dans le sillage des nuits. Je manquais d'oxygène et mon horizon devenait tragique, celui de n'être qu'une "machine à vivre", j'étais malade et sans espace spirituel je n'avais aucune protection. J'habitais un univers vide et ma sensibilité s'écrasait sous la vacuité de mes gouffres.
jeudi 3 décembre 2009
Frisson migraineux
mercredi 2 décembre 2009
Mélancolie d'un soleil noir
Toile : André Masson, Dans la tour du sommeil, 1938
J'étais bien malgré moi l'adepte d'une dépression désabusée où je sacrifiais malgré tout à un ironisme triste. Je subissais des abattements terrifiants avec des dominations mélancoliques porteuses de fortes pulsions de mort.
Dans mes pires fantasmes j'imaginais jusqu'à perdre l'intégrité de mon corps dans une profonde dissociation de mon Moi. J'étais dans une répétitivité monotone et triste et j'éprouvais de l'intérieur une musicalité des mots, frugale qui elle même s'épuisait à son tour ou qui ne réussissait pas à s'installer à force de silence. Comme me disais mon psychiatre, je sombrais dans le blanc de l'asymbolie ou dans le trop plein d'un chaos idéatoire inordonnable.
Je ressentais cette tristesse profonde et tellement inconsolable qui m'avait donné toute ma vie une vraie prédisposition au désespoir. Je traversais une sale période où toutes les issues me paraissant fermées je me retirais en moi sans pouvoir combattre.
Hier, j'avais été touché par un semi aveux de Mie qui m'avait dit qu'elle s'était retenue dans son affection vis à vis de moi ce que j'avais ressenti avec une douleur silencieuse.
Je ne savais toujours pas ce que j'allais faire et le soleil redevenait bien noir.
mardi 1 décembre 2009
Sturm in my mind
Toile : Zao-Wou-Ki, 1961
Face à l'eau creuse je traversais les averses du désespoir, là où les oiseaux dorment, là où le ruisseau n'a plus de lit.
Le soir venu, j'assistais impuissant à un soleil condamné et à l'aube les couches du noir craquelaient sous mes pleurs.
J'aspirais le suicide à travers la herse d'une sombre mélancolie et mes yeux encore vivants se couvraient de buée.
Je me sentais tel un chien traînant dans les ombres d'un puit engloutissant.
Mes pas étaient froids comme la mort et j'approchais du sang de l'oubli en faisant semblant de vivre.
vendredi 27 novembre 2009
Michelle comme Mie
Peinture : Lucien Lévy-Dhurmer, Eve, 1896
Ce jour là, j'avais erré du coté de la Gaillarde, des souvenirs d'été, plein la tête.
Je revoyais au détour des rochers, sa silhouette aimante et cette image me faisait mal encore tellement. Condamné que j'étais à une nouvelle et dense solitude je noyais le tout dans un sommeil oublieux en écoutant un vieux Kate Bush en cassette.
Fallait que j'oublie en plus de son immense gentillesse, sa peau, ses reins, son cul et ses hanches offertes, je le savais, ça allait mettre du temps bien d'avantage que d'oublier nos échanges.
jeudi 26 novembre 2009
Déchirement
mercredi 25 novembre 2009
Horrible vide
Installation : Joseph Kosuth, 2003
Dans ce monde encombré, je voyais un vide réel et massif que j'associais à une solitude auto-agressive. L'indifférence partout, toujours, comme le symptôme de la mort de l'esprit, j'habitais des espaces inertes et desséchés. J'avais parfois la sensation physique que les murs se resserraient sur le vide et j'évitais tant bien que mal la totale asphyxie. Mon intelligence instrumentale livrée à elle même détruisait l'élan vital d'un corps qui me devenait de plus en plus étranger. J'habitais un univers vide et silencieux et je vouais au suicide une réelle espérance pour peut être déserter mon écrasante vacuité. Le monde redevenait froid et mes derniers brasiers dans ma nuit s'éteignaient un à un.
A ce profond et intense désarroi, j'opposais malgré moi, une animalité qui semblait dompter pour l'instant mes instincts rageusement morbides. J'étais seul et il n'y avait plus rien, je tournais dangeureusement le dos à la vie, j'en étais profondément malade.
mardi 24 novembre 2009
Tout devient faux
lundi 23 novembre 2009
Noir retour
dimanche 22 novembre 2009
Mie, clap de fin
Photo : Porte Aix en Provence
Dimanche gris à errer dans le marché de noël d'Aix en Provence, j'ai encore parfois sa main dans la mienne comme si tout allait bien. En moi, la grande mélancolie d'une vie ratée que je calmais à coup de Témesta. Notre relation évoluait dans une terrible et douce affection, les sentiments s'envolaient comme autant de feuilles, une à une puis parfois une grappe entière se détachait.
Quelques semaines plus tôt, à la clinique j'avais écrit un texte pour Mie encore espérant :
Nous serons heureux Mie
et il y aura toujours de beaux papillons
sur l'arbre du ciel
Nous serons heureux Mie
puisque ton regard est dans le mien
Nous serons heureux Mie
car toujours nos mains jointes prieront pour nous
Nous serons heureux Mie
parce que la douloureuse mélancolie
devra se battre contre nous deux
Nous serons heureux Mie
le soleil est le témoin de nos lumières enlacées.
.
samedi 21 novembre 2009
vendredi 20 novembre 2009
Sieste saisissante
jeudi 19 novembre 2009
D'autres fois
mercredi 18 novembre 2009
mardi 17 novembre 2009
Prière future
Peinture : Johannes Vermeer, l'astronome, 1668
Nous n'exorciserons aucune lumière, aucune folie
nous ne maintiendrons aucune étendue
nous serons l'image même de la menace
de celle sans salut, noble et docile
Nous ne célébrerons pas la naissance,
les dédicaces d'espoirs sur les fonds,
nous n'aimerons que la tentation
nous jetterons nos masques par delà la géhenne
Ensemble, nous chanterons des chansons
puantes de vie.
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lundi 16 novembre 2009
Désir déchéant
Peinture : André Masson, Constellation érotique, 1961
Comme à la croisée du désir
je traversais des jardins sans murs
et marchait dans des ruisseaux chantant
j'étreignais sans affection l'obscur parcours de mes ténèbres
et au creux d'une vigoureuse célébration interne
je m'abandonnais dans le vent de somptueux houppiers.
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dimanche 15 novembre 2009
Errance 123
Toile : Wassily Kandinsky, Fugue, 1914
Des langues pour le lait et l'eau
et ma tête charmée d'automne
dans la tendresse des lavandes dormantes
pour ne pas que la mer se lève dans la mort
pour que la lumière apparaisse
dans mon sang rouge lavé
dans mon cerveau blessé aux vides
j'irais encore et encore, patient et résigné,
dans les plus infimes pistes
d'une alliance avec ma permanente fugue.
samedi 14 novembre 2009
Auto-respiration
vendredi 13 novembre 2009
Aversion
Photo : Augustin Rayol, Cloudy, 2003
Je déduisais régulièrement comme un immense et totalisant dégoût de moi même mon archaïsme primaire et j'élaborais une mise en scène sophistiqué pour tenter d'exister malgré tout. J'éprouvais comme en écho à mon propre spectacle interne, une fascination morbide pour les restes, les détritus, les immondices, le résiduel.
J'avais dans mes angoisses les nausées primitives d'un impératif meurtre de soi et mon réel devenait démoniaque et envahissant d'une puissance toute mortifère.
Je sécrétais les liquides brûlants de l'amertume vide et contractais mon âme en dilatant mon corps.
Mon propre mépris faisait écho à une pénombre psychique où je m'abandonnais dans une pétrification d'abandon.
Le spectacle de la vie comme une horreur transmissible, je ne reconnaissais mon désir que dans l'attirance à la résilier complètement. La perte définitive comme une vertigineuse attraction, je fuyais la magie des armes et des ponts.
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jeudi 12 novembre 2009
mercredi 11 novembre 2009
Etat interne
lundi 9 novembre 2009
Nuit aveuglée
dimanche 8 novembre 2009
samedi 7 novembre 2009
Ouest Terre
vendredi 6 novembre 2009
jeudi 5 novembre 2009
mercredi 4 novembre 2009
Réserve de temps
Peinture : Alan Davie, The Magician's Mirror No.3 (opus 1450), 2000
Jeu dangereux du manque
le plausible est bien trop ambitieux
le règlement de la pensée comme un dysfonctionnement dangereux
le temps nous avait été donné d'apprendre et tout est si semblable à un ciel alternativement gris et bleu
je pensais l'être dans le temps et l'instant de la mort comme le caractère exact
notre vie se brisait sur une minceur temporelle et la rupture, le survol de notre intuition réelle.
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mardi 3 novembre 2009
Sclérose régressive
Oeuvre : Daniel Canogar, Blood Streams 1, 1991
Je n'avais pas de référents objectifs et je m'enfermais farouchement dans un silence sans conviction. Rigide et bloqué sur moi même, j'observais avec inertie, la division de mon être.
Je participais à au moins deux âges de ma propre pensée et je ne tentais même plus de les faire communiquer, surpris que j'étais en plein divorce avec moi même. J'avais bien d'un coté, la vie quotidienne et son irraisonné sens et de l'autre, les trop nombreuse cristallisations de mon esprit chargé. Le tout s'enkystait dans un dépérissement que j'envisageais seul, avec toute l'atrophie qu'il auto-engendrait malgré moi. J'étais donc dans cette espèce, d'enclos de l'esprit, suspect et hermétique à un quelconque "air du dehors". Je respirais mal et fumais trop dans ce circuit fermé où je me sentais tel un bras mort d'un long fleuve sans eau. Je ne subsistais qu'en me réfugiant dans mes marges et je perdais progressivement, mon faible intérêt vital.
J'en étais là de mon indigence moral et m'enfonçait dans une tristesse existentielle épaisse que mes 60 mg de Prozac tenait à distance malgré tout.
Dehors, le monde sans moi, chemin résigné d'un flot coupé.
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lundi 2 novembre 2009
Tonalité grise
Toile : Jasper Johns, Target, 1958
Jour de pluie, j'entendais un téléphone cellulaire agoniser en émettant un son sinistre, comme l'impression qu'il y avait une vie matérielle uniquement.
Rien n'était tout à fait vrai sauf le mouvement des électrons, j'étais dans les abîmes des mouvements électroniques en écoutant un vieux Kraftwerk sur mon poste Grundig à bandes. Dehors, le vent soufflait à perdre haleine et une grise néantisation envahissait mon décor.
Je m'étais auparavant Alprazomé avec régularité et j'observais comme extérieur à moi même, les déchaînements internes. Le soir venu, les cours corporels oeuvraient sur un battement binaire et hypnotique. Dans mon esprit, l'enfance, Audrey, le chocolat, les étés, la Frasse, Youk, Didier, 1995...
Le tout en vrac.
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dimanche 1 novembre 2009
samedi 31 octobre 2009
Jour Hiroshimé
vendredi 30 octobre 2009
Sortie Définitive
C'était comme un grand vide en moi, un immense désert interne et rien de l'extérieur ne pouvait pénétrer. J'étais sorti de ce séjour sans mémoire aucune, un peu comme si "un autre" était moi, cet autre schizophrène qui était quelque part en moi. Souvenirs diffus dans le désordre : des escaliers en béton avec une pancarte plastifiée "sol glissant" comme tout était si glissant effectivement si "hors de", ascenseurs navette 1 er, 2 ème étage Rez de chaussée, médicaments, horaires, salle de sport, chambre 207...et moi sans montre aucune.
J'avais été comme jusqu'au bout de moi même, comme au bord du bord sans futur mais avec un passif bloqué sur les brûlures de mes deux bras.
J'avais tout en connaissant la route par coeur branché mon GPS comme pour me rassurer sur l'espace conquis et tout cela sous un brouillard Alprazolamé...
Photo : © Dash Snow
Temps séparé
Jeux dangereux du manque, le plausible est bien trop ambitieux.
Le règlement de la pensée comme un dis-fonctionnement dangereux.
Le temps nous avait été donné d'apprendre.
Tout pourtant était si semblable à un ciel bleu et alternativement gris.
Je prenais alors, désorganisé, l'être dans le temps et l'instant de la mort comme le caractère exact.
Ma vie se brisait sur une minceur temporelle et au coeur de la rupture survolait mon intuition réelle.
J'avais peur des petites choses et sombrer dans le chaos me semblait la seule mécanique de l'issue.
Je dépassais le calculable dans l'interdit d'un temps séparé.
Photo : Harukazu Ishihara
mercredi 14 octobre 2009
Mutation interne
Photos : Igor Sytatoff
J'ouvrais le n'importe quoi quand qu'en le cruel venait
Quand la douleur emportait l'ombre de l'engorgement
Quand les itinéraires s'obstinaient dans les brumes froides
Je fermais les yeux en dessous des engorgements
Des glas en moi comme des creux de mains coupés`
Je rêvais de finitude comme d'autre de soleil éternel
J'arrachais un à un mes membres à coup de haches
Tout devenait de cette hostilité où vivre un sillon malsain
mercredi 7 octobre 2009
Glissement du champ
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