mercredi 29 juillet 2009

Esthétique des instants


Dans un silence que rien n'altérait et sous un ciel immense, j'irriguais mes havres lumineuses du seul envol de mes ferveurs et j'oscillais sans résonance entre ma droite désireuse et l'aplomb du néant.D'une fine brèche j'épanchais l'éventail des possibles avec des moissons encore ardentes et j'établissais avec fragilité d'invisibles recoins où mon esprit s'ignorait à l'ombre des abstractions. J'attendais alors le soir comme un défi et coté mer, je devenais cette soupe originelle où s'écartelait mes improbables desseins.
Je traçais alors le lieu compris entre mes paumes nues et la beauté de mes alliances et comme le perpétuel ressac devant moi, je fluidifiais mes crépitements. N'aspirant qu'à l'élixir de l'instant et en dedans d'un rouge couchant, Je diluais les ombres pour étancher mes ébranlements et j'inscrivais sur la pâleur du jour des fleurs comme autant de promesses. Aux vertiges de noires encres j'opposais les étoffes mouvantes d'une réalité en arpège et le vent semblait me traverser comme dans un souffle léger.
J'étirais alors aux confins de l'horizon offert à moi, le simple pétillement de ce réel là et dans un ultime rayon de soleil je soulevais la dalle d'une limpidité inconnue.

Photo : Anatomies, Léonard de Vinci