samedi 25 juillet 2009

Facteur chatte


Sans rancune avec notre fondement, j'étais réduit à des foutrages diverses uniquement soumis au désir fermement cramponné au corps lui même. Je tirais de ces spasmes périodiques la satisfaction d'un camé et j'aimais les lumières distillées de cette drogue là. Son corps était superbement désirable et je me surprenais parfois à me perdre dans sa simple contemplation. De sa chair émanait une lumière chaude et je me troublais à sa redécouverte sans cesse renouvelée. Je me xanaxais avec régularité et ça devait être quelque chose comme ça de vivre, laisser démolir la remarquable extériorité du mental en s'abandonnant aux échanges corporellement fluides.
Je voyais toujours avec une régularité métallique mon psychiatre et régulièrement il redevenait cet étrange étranger à qui je confiais mes lucides aveuglements. Je me fixais toujours dans un premier temps sur une statuette probablement d'Amérique du sud dont l'expression m'attirait dans un mélange d 'étrangeté et d'effrois et qui trônait sous une lumière rayonnante dans un meuble aux veines apparentes. Parfois ce que je supposais être son épouse appelait sur sa ligne privée et je l'entendais alors dire ces propos saugrenus dont le sens m'échappait mais dont je distinguais nettement les "ma chérie" qui avec régularité revenaient dans leurs échanges. Je trouvais ça presque totalement ridicule et je m'enfuyais alors dans une dépersonnalisation dont je ne sortais que pour retrouver son invariable sourire indifférent.
Lorsque le portail électrique émettait alors ce petit déclic si remarquable du signe de ma sortie, j'abaissais sur mes yeux mes épaisses lunettes noires et entre lavande et buis, je me réduisais alors à n'imaginer de mes futures salves spermiques que l'unique délectation furieusement animale.

Photo : Paul Rebeyrolle