dimanche 23 août 2009

Déséquilibre (a posteriori)


Je m'abîmais dans les vertiges de l'indétermination quantique en explorant métaphysiquement les délires que cela engendrait et j'allais aussi bien sur Vulcain, la planète imaginaire qu'avec le chat vivant-mort de Schrodïnger sans aucune forme de construction.
J'absorbais sans faim les structures paradigmatiques de Thomas Kuhn en même temps que le concept de falsifiabilité du physicien Karl Popper tout en effleurant d'un oeil, le paradoxe EPR, les diagrammes de Feynman, la particule Dieu ou la constante de Planck.
J'errais dans des abîmes de perplexité devant ce qui devait bien être la complexité massive du réel. J'abordais les thèmes, les uns après les autres avec une avidité qui m'emmenait finalement à désirer dans le désordre, statuer sur la réalité de la réalité, réactiver l'idée d'un dieu, repenser la métaphysique depuis le début...
Schizoïde parfait je m'imaginais alternativement avoir pu être génial ou génie et à cette somptueuse idée, j'écartais ma nocturne conscience à un sourire caché.
Dans la plus violente accentuation à moi même, je me surprenais à désirer sur-vivre et plaçais cette velléité au coeur même d'une excitation bi-polaire à laquelle je me soumettais dans une secondaire acceptation.
La nuit était tombée depuis quelques heures et je surfais encore sur les principes actifs de ma conscience retrouvée bien avant que la régulation dépressive ne mette immanquablement un terme à cette sur-naturelle vitalité. Découvrant des 'Sur', partout, le temps était peut être venu de retrouver mon unité bio-chimique, version comprimés blancs.
(dimanche, 1H 30)

Peinture : Mark Rothko, noir sur gris