mardi 4 août 2009

Incubation estivale


L'été tournoyait sur lui même et je m'engloutissais régulièrement dans son ventre tel un Jonas à ses tourments.J'imaginais sans intégration, un retour au aubes originelles et vivais par les vides de vastes demeures fermées. Avec un soleil agressif comme un esprit familier, j'observais sans comprendre ma propre dégradation et je situais bien au delà de moi les eaux nocturnes de la clarté.J'offrais aux ténèbres de mon psychisme d'innombrables fleurs bleues et de l'or solaire à mes rêves sans même l'espoir d'un retour. Je régressais avec régularité dans toutes mes nombreuses intrications et succombais à un hypothétique sens comme on pouvais succomber à un élixir de vie en oubliant l'idée même d'une quelconque finalité. Je vagabondais alors dans des situations dangereuses et rendais mon reflet hostile au miroir lui même. Je tentais vainement une sublimation hasardeuse en volatilisant mon esprit quelque part entre la pierre philosophale et une mercurielle noyade mais, vers la fin, appuyé à l'aridité comme une racine à la lune, je couronnais à mon âme le diadème du jamais.

Peinture : Stani Nitkowski, Les maux et cris d'André Laude