dimanche 27 septembre 2009

Dimanche salé


Je m'étais baigné dans une eau nauséabonde, odeur poisson-mer et le soleil était aussi automnale que doucement violent. Nous avions fait une centaine de kilomètres pour se retrouver au milieu de nul part entre une plaque en béton et des maisons fermées.
Un chien magnifiquement noir s'était ébroué doucement en dégageant une odeur de merde.
Juste avant, me revenait en mémoire ces heures de fin de dimanche où la dépression se pointait aux détours d'une image ou d'une forme et j'en avais la nausée.
Des enfants pêchaient je ne sais quoi avec une patience atroce. Une fille svelte au visage très laid feuilletait un magazine féminin. Un gamin obèse dégustait une plaque de chocolat avec une régularité dégueulante.
J'évacuais avec urgence, dans le désordre et les yeux fermés, l'idée de mort, l'odeur de l'écoulement du temps, les fluides corporels et les mentales dissolutions.