mercredi 25 novembre 2009

Horrible vide













Installation : Joseph Kosuth, 2003




Dans ce monde encombré, je voyais un vide réel et massif que j'associais à une solitude auto-agressive. L'indifférence partout, toujours, comme le symptôme de la mort de l'esprit, j'habitais des espaces inertes et desséchés. J'avais parfois la sensation physique que les murs se resserraient sur le vide et j'évitais tant bien que mal la totale asphyxie. Mon intelligence instrumentale livrée à elle même détruisait l'élan vital d'un corps qui me devenait de plus en plus étranger. J'habitais un univers vide et silencieux et je vouais au suicide une réelle espérance pour peut être déserter mon écrasante vacuité. Le monde redevenait froid et mes derniers brasiers dans ma nuit s'éteignaient un à un.
A ce profond et intense désarroi, j'opposais malgré moi, une animalité qui semblait dompter pour l'instant mes instincts rageusement morbides. J'étais seul et il n'y avait plus rien, je tournais dangeureusement le dos à la vie, j'en étais profondément malade.