mercredi 2 décembre 2009

Mélancolie d'un soleil noir

















Toile : André Masson, Dans la tour du sommeil, 1938




J'étais bien malgré moi l'adepte d'une dépression désabusée où je sacrifiais malgré tout à un ironisme triste. Je subissais des abattements terrifiants avec des dominations mélancoliques porteuses de fortes pulsions de mort.
Dans mes pires fantasmes j'imaginais jusqu'à perdre l'intégrité de mon corps dans une profonde dissociation de mon Moi. J'étais dans une répétitivité monotone et triste et j'éprouvais de l'intérieur une musicalité des mots, frugale qui elle même s'épuisait à son tour ou qui ne réussissait pas à s'installer à force de silence. Comme me disais mon psychiatre, je sombrais dans le blanc de l'asymbolie ou dans le trop plein d'un chaos idéatoire inordonnable.
Je ressentais cette tristesse profonde et tellement inconsolable qui m'avait donné toute ma vie une vraie prédisposition au désespoir. Je traversais une sale période où toutes les issues me paraissant fermées je me retirais en moi sans pouvoir combattre.
Hier, j'avais été touché par un semi aveux de Mie qui m'avait dit qu'elle s'était retenue dans son affection vis à vis de moi ce que j'avais ressenti avec une douleur silencieuse.
Je ne savais toujours pas ce que j'allais faire et le soleil redevenait bien noir.