mercredi 3 mars 2010

Trésors de pénombres
















Litographie : Antoni Tapies, 1979




Quand je ferme les yeux, j'aperçois parfois une parallèle renversée juste à l'endroit du sombre et de l'infini. Je trouve alors dans mes souvenirs les signes d'une causalité aléatoire dont les mille racines descendent dans des profondeurs aux ramifications folles. Dans une boutique cristalline, j'achetais des heures gracieuses et je sentais le puissant parfum d'une craie au goût de néant. Aux heures libres de la nuit, je fuyais un sentiment d'ennui et de vide en ouvrant une veille édition d'Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche et j'éveillais alors le docteur chameau alternativement avec un lion gothique avec toute les caractéristiques d'une substance derrière les éclats.
J'étais dans la tourbe du primitif et je détachais mes dissociations une à une comme un boucher à l'oeuvre en rêvant alternativement de chiens aimants, de belles maisons de pierres et de jolis regards doux.