jeudi 19 août 2010

Sanctus 4 _ 276
















Oeuvre : Allan Kaprow, Yard, 1961. (3)




" - Je vis encore, je pense encore : il me faut encore vivre, car il me faut penser. Sum, ego cogito : cogito, ergo sum. Aujourd'hui chacun se permet d'exprimer son désir, sa plus chère pensée : eh bien, je dirais moi aussi ce que je désirerais aujourd'hui de moi même, et quelle sorte de pensée a été la première, cette année à traverser mon coeur, _ quelle sorte de pensée me doit apporter la raison, le gage et la suavité de toute vie ultérieure. Je veux apprendre de plus en plus à considérer la nécessité dans les choses comme le Beau en soi : ainsi je serai l'un de ceux qui embellissent les choses. Amor Fati : que ceci soit désormais mon amour ! Je ne ferai pas de guerre contre la laideur; je n'accuserai point, je n'accuserai pas même les accusateurs. Détourner le regard : que ceci soit ma seule négation ! Et à tout prendre : je veux à partir d'un moment quelconque n'être plus autre chose que pure adhésion ! "

Friedrich Nietzsche, Le Gai Savoir, Livre IV, 276, Pour le Nouvel An"


Khristof avait réactivé hier soir ce texte dans mon esprit et pilleur parmi le pillage, je n'émergeais de lui que sur la nécessité de penser, nous n'étions en somme rien d'autre que des machines à penser notre perpétuelle évidation entropique et l'amor fati nietzschéen m'apparaissait alors comme le summum du non-choix ou l'expression même de l'antinomie la plus dense.
L'esprit malade comme une auto-tragédie, je ne retenais que le détournement de regard mais non, seulement comme une seule négation mais comme celle d'une sauvegarde momentanée.