lundi 15 novembre 2010

Menaces de saturation














Toile : Leon Golub, Mangirl Girlman, 2002




Le monde devenait encombré et à de brèves jouissances succédait les gouffres d'une réalité vide.
Je développais une agressivité contre moi comme d'une violence auto-meurtrière.
J'aurais voulu atteindre les rivages apaisés de l'indifférence comme une symptomatique mort de l'esprit.
Je rêvais alors d'un puissant narcotique qui endormirait ma conscience et dans ce tragique refoulement fonctionnel ne plus participer que de loin.
Les murs se resserraient sur mon vide, mon destin sur mon dos, naïf insensé.
Comment pouvais-je respecter ma vie alors qu'elle n'avait aucune forme de sens ? autre que celle de moins souffrir en attendant le pire qui était toujours malheureusement certain.
Je me faisais l'impression de me chosifier symétriquement à une démission de ma responsabilité.
Mes horizons se perdaient dans la nuit et je m'asphyxiais à un absurde sans oxygène.
Sans arriver à m'attacher ni à la surface matérielle de choses, ni à la protection de mythes consolateurs, j'errais alors dans l'univers vide de la froideur à moi même et mon nihilisme n'était qu'une dense pathologie.