jeudi 6 janvier 2011

Bosphore interne



















Photographie : Romain Meffre & Yves Marchand, Ballroom ( Lee Plaza hotel, Détroit), 2006




J'imaginais maintenant appartenir à l'extra monde d'une transcendance horizontale où mon point d'insertion serait le corps et ce qu'il pouvait (être).
Dans l'immobilité d'une demi zone je demeurais figé sous un cercle d'involution où je semblais trouver un pacifique vide.
Au coeur même d'une lucidité entropique, je semblais me réduire à ne jouir que de moi même en cherchant à nier les ombres du reste (tout le reste)tout en sachant que cette même délirante négation devait elle même se nier.
Aux prises avec cette impossibilité fondamentale, mon esprit s'activait alors alternativement à une passivité matérielle ou spirituelle et j'alternais alors les deux mouvements dans un débordement blessé.
Pendant tout ce temps, il pleuvait avec régularité et mes valences internes changeaient comme autant d'extrêmes dissolutions.
J'allais donc du ciel en enfer comme d'un bosphore symbolique entre Lucifer et Satan dans le plus crucifié désordre.
Ma mère au téléphone m'avait semblé être une étrangère et dans cette (in)conscience à moi même même je souffrais dans un chuchotement.
De cette ontologie négative j'imaginais dès lors, un 'pouvoir être' surnaturel, décérébré, désincarné et sans affects.
Quelque chose comme la mort peut être.