mardi 28 juin 2011

Mémoire de la pente














Photographie : Yves Marchand & Romain Meffre, Packard Motors Plant




J'aurais voulu connaitre l'emphase d'un dieu double, le songe d'une huile acide, le reflet d'une Corinthe mains sur les hanches.
J'aurais aimé l'hiver de l'esprit aux roches dures de l'intime, les oratoires du bonheur aux greniers du doute.
Mais, bien malgré moi.
J'étais collaborateur de la brièveté, plaisancier des rivages perpétuels, l'architecte de jardins sans or.
Le moindre revers du réel me touchait d'un regard haineux, me poursuivant des multiples de la ruine comme un pronostic sombre.
J'ondoyais alors violemment entre oasis et vases, entre pureté et désespoir.
De mes déconstructions psychotiques, je n'avais que les pierres authentiques d'une cognée horizontale et je suffoquais verticalement.
Donner corps à l'informe tout en assouplissant les contours sans rien imposer aux codes vitalistes, telle devait être ma propre brutalité.