mercredi 24 août 2011

Stases de l'amitié




















Oeuvre : Yan Pei-Ming, Self Portrait as a Skull, 1960 (Autoportrait en crâne)




C'était de ces journées où les grands renversements tentent de saper les fondements, de ces jours où tout apparait comme étant faux et sans plus aucune substance de sincérité.
Cécile m'avait blessé sans retenue, sans pudeur, avec violence et la blessure en moi était irrémédiablement ouverte et béante.
Nuit hallucinée de chaleurs, d’écœurements, de néantisations et d'écrasements.
J'avais respectivement rêvé d'un autel à ma clope, d'un jardin plein de vers et d'une tenture africaine en feux.
Une nouvelle fois, ce que je croyais et espérais comme étant solide se pulvérisait dans une jalousie sous-jacente dont je ne pouvais comprendre les motivations internes, sinon à imaginer, chez elle aussi, les graines néfastes d'une non-bienveillance structurelle sinon ontologique.
L'homme dévore l'homme sous les masques trompeurs d'une gentillesse feinte et purement formelle.
Au final et comme souvent, y-avait t'il un être capable d'aimer vraiment un autre être, autrement que dans des dynamiques d'ascendances relationnelles ?

De nouveau, cette impossibilité même se dévoilait à mon âme blessée.

J'étais définitivement d'un autre monde et je me devais de me protéger de mes résistants fantasmes de relations pures, sans intentions cachées, sans projections névrotiques, sans processus affectif déguisé de domination subtile.
Personne ne semblait entrevoir les affres de mes persécutions pathologiques et cette solitude même me rendait schizophrène au plus haut degré.
En dehors, j'avais la peau bronzée et le teint correct.
Résolution 4789652 :
Ne jamais me départir de mes lunettes noirs comme protection de mon être.
Jamais plus se départir de mon fragile bouclier.

-
Cioran écrivait dans ses Syllogismes de l’amertume : "Mes doutes, je les ai acquis péniblement ; mes déceptions, comme si elles m'attendaient depuis toujours, sont venues d'elles même. " et ce jour c'était la célébration.