samedi 10 septembre 2011

La dernière journée de Mélipona


















Indiens à cheval, Cyanotypie, Anonyme, vers 1880





Pendant que le grappin supposé d'Ars m'entrainait dans la plus silencieuse confusion, la nature entière devenait des Babaçus hostiles.
Je m'emmenais alors dans les abîmes d'un Amazone inconnu perdu au milieu d'un millier de poissons.
Dehors, Septembre brûlait d'un soleil estival et j'allais et venais entre torpeur et réel, entre Brésil et nul part mais dans une dense coloration désertique.
J'étais dans les prisons mentales d'une pensée aussi désordonnée que furieusement baroque.
Bala sauvage et sylvestre, j'errais dans les forêts d'un semblant d'inconscient vaguement mystique.

Je recevais épisodiquement des courriels de Mr K me vantant les affres désespérantes d'un Cioran que j'avais moi, plus ou moins abandonné dans un abandon salvateur.

Le Lorgues de Mister K me revenait alors en mémoire et particulièrement cette ancienne soirée d'été où tour à tour nous avions, lui et moi, refait un monde halluciné recomposé anarchiquement de filles pleines de soleils, de plantes médicinales, de vins rosés de Provence, de chats Shrôdingeriens et de champignons bretons, le tout abondamment enfumé de cigarettes .

J'avais à ce moment précis, l'envie non moins précise d'arrêter cette vie là et il était plus de 13 heures déjà.