Oeuvre : Kathrin's Siegl's, Welcome, 2010
Pendant que je me dévorais moi même dans le flair stérile d'un vide-poison, j'isolais désespérément les fractions existentielles d'un continuum qui devait être vitaliste en dehors de moi.
J'oscillais sur une terre ferme mais définitivement échoué, accroché que j'étais aux crampons d'une pure fantasmagorie auto-centrée.
Je frissonnais sur l'océan d'un monde qui n'existait pas aux prises avec d'innombrables impulsions qui toutes s'abimaient dans l'anéantissement.
Au dehors et au loin de moi même, je parcourais maladivement mes silencieux bouquins.
" La vie n'est pas un argument. _ Nous nous sommes construit un monde dans lequel nous puissions vivre_ en supposant des corps, des lignes, des surfaces, des causes et des effets, le mouvement et le repos, la forme et le contenu : sans pareils articles de foi, nul à présent ne supporterait de vivre. Mais ils n'en sont pas plus démontrés pour autant. La vie n'est pas un argument : parmi les conditions de vie pourrait figurer l'erreur."
Friedrich Nietzsche, Le gai Savoir, Livre III, 121.