lundi 24 octobre 2011

M. comme

















Œuvre : Peter Kapeller, 1982




Pendant que l'imaginaire Alexandra me donnait à penser à la fois, la mort du mot et son érotisme corporel, j'imaginais bien malgré tout une sémantique du néant et une territorialité dégagée de toute forme de concept.
J'allais et venais entre l'île du désir seul et les gouffres d'une cérébralité excessive, ainsi donc, j'avais perdu Nadège en oubliant de lui parler d'un Eros devenu aussi violent qu'absent.
Je me souvenais alors des paramètres d'une parisienne romanesque qui, entre un corps violemment désirable et un cerveau sexuel me parlais de Carlo. M.
Qu'avais je donc à faire d'autre sinon à réactiver la féconde vacuité d'à la fois son souvenir éteint et de sa somptueuse croupe.
J'ouvrais alors, cet ouvrage comme on rentre dans une cave, vide et vaguement emporté...

"
De sorte que n’ayant rien et ne pouvant rien donner, ils s’abandonnent à des mots qui simulent la communication : puisque chacun ne saurait faire en sorte que son monde soit le monde des autres, ils imaginent des mots qui contiennent le monde absolu, et ils nourrissent de mots leur ennui, ils confectionnent un baume de mots contre la douleur."

Carlo Michelstaedter, La persuasion et la rhétorique