dimanche 11 décembre 2011

Soleil Noir, Dépression et Mélancolie

















Photographie : Pointe du Capon, Plage des Salins (Collection personnelle)




J'empruntais  à Julia Kristeva son si juste titre qui ce jour me correspondait comme un double Moi . J'avais erré comme jamais dans ces lieux aimés tellement  familiers et pourtant si hostiles désormais.
La chaleur de décembre comme un double en creux d'un pessimiste torride, j'avais fait mon pèlerinage comme on recherche sa vérité.
Des quinze années passées ne restait plus que quelques pierres, quelques pins et des océans de souvenirs.
J'avais parcouru dans le désordre le plus dense, l'endroit de Patrick, la couche de Zanta,le fabuleux jardin de Didier et sans doute, le bosquet de Pascal où pendant neuf mois il était à la fois revenu à la vie et rendu à elle.
Du jardin de mon frère d'âme , il ne demeurait plus rien et la nature naturellement avait repris le dessus absorbant tout avec elle. Je n'avais pas même retrouvé sur une roche dominant la mer, la photo vitrifiée de Léo Ferré, plus rien que quelques traces fraiches de sangliers caponien.
Plus rien n'existait alors en dehors de moi même et la mort devenait mon propre et angoissant solipsisme.
J'avais une dernière fois, peut être,  cherché dans les marais salés, les traces de Menthe, ou de bonbons Réglisse et repris à mon compte le principe de la contradiction où P et (non) P coexiste symétriquement.
Le Valium pris entre la mer et le mer  commençait alors son travail d'apaisement et c'est non sans peine que je me rejoignais quelque part entre le sommeil et le réel.