lundi 3 septembre 2012

Reconnaissance d'une étoile

Toile : Andrey Smirnoff, Baigneuse, 1990

























Peut être étais venu le temps tant attendu d'un happax existentiel qui brusquement et nécessairement ferait naitre en moi un chemin de vie unique et inattendu.
Même si les murs étaient encore épais et sombres et ma faiblesse dense, j'imaginais lire la suite d'une lecture presque à froid en attendant celle chaude de la connaissance véritable.
Bien sur, ce tumulte à effet Barnum tournoyait en moi comme une rébellion secrète même si je me prenais à rêver de possibles entre deux pulsions suicidaires et 4 Valium.
Je fantasmais avec une allégresse colorée de mélancolie la possibilité même d'une réalité enfin unifiée, d'un Unus Mundus duquel tout pouvait encore émerger ou tout s’effondrer encore même si j'étais bien encore l'ilote d'un désespoir toujours sous jacent.
J'attendais alors l'apocalypse comme l’enlèvement du voile des apparences et me prenait à imaginer une révélation vitaliste qui jusque là m'avait tellement fait défaut.
J'allais et venais, alors entre abîmes et cieux alternativement et souvent douloureusement et je pratiquais avec courtoisie le zèle prudent des peut être convertis.
Si jamais je m'échappais de moi même en laissant passer cette étoile, j'irais dormir dans la torpeur d'une gnose devenue mortelle en reconnaissant en elle l'éternité réifiée de la fin définitive.
En attendant je déchirais mes yeux en regardant un ciel de cendres en cherchant le feu de cette étoile dont la lumière provenait peut être déjà d'un présent définitivement écarté.