vendredi 5 septembre 2014

Les firmaments

Toile : Gerhard Richter, Sans Titre, 1983


















C'était de ces jours d'attente, de ces jours tumultueux où l'angoisse est hors de proportions, l'attente du rien, l'attente, la grande, celle de la désorganisation, celle qui m'emporterait loin, très loin. Et puis les jours inlassablement s'ajoutaient au réel que je manquais tout aussi immanquablement. Du passé, je ne supportais que la ruine que j'associais à des souvenirs d'un temps irrémédiablement révolu.
Tour à tour, je réactivais des moments perdus dans une attente frappé d'irréalité, les autres comme des vivants hors de moi, hors d'une quelconque reconnaissance.
J'avançais, mutilé au plus profond de moi, hallucinant mon propre être dans des impuretés anxieuses.
Bien malgré moi, je devenais un paradoxe où mes yeux embués assombrissaient ma dénégation pathologique.