samedi 1 décembre 2007

Ignorant


Dématérialisé au plus puissant de mon étonnement, la pluie s'écoulait comme au creux de ma logique. J'avançais alors au coeur droit dedans complètement en suspens. De ma représentation j'extirpais faiblement mes indécidables et revenais malgré tout à la ligne. Atomiquement vivant, je regardais les trajectoires s'effacer en douceur devant moi. Les étoiles comme des phénomènes heurtés je me complaisais dans une incroyable et dense incomplétude. Silence de plomb et prose maladive, j'essayais de dominer ma dépossession même. L'existence en frustration standardisée, j'ôtais un à un mes organes à coup de scie à chaîne. Je prenais de l'huile plein la gueule et mes carapaces disjonctaient sereinement dans un flou sanguin. Brutalement brutalisé je passais à coté de moi même en plein terrain vague. Mes émotions comme des pulsions j'agonisais vraiment. De béance en béance j'imaginais alors me greffer d'impatientes limites pour me consoler de l'oubli. Je pleurais dés lors amèrement, calfeutré dans ma blessure. Sans jeu de cache-cache le tourbillon dansait avec la réalité et mon oxygène se pointait comme une masse asphyxiée. L'évidence d'un ultime vertige comme unique point d'ancrage.