mercredi 7 mai 2008

Merde à tout et surtout à ce que je crois

" Aimes ta solitude" Je ne sais plus où j'avais vu cette maxime à la con mais elle résonnait maintenant dans mon esprit comme une béquille facile à la mienne radicale et. J'allais et venais entre pensées statiques et dynamiques stériles, le tout sous un soleil insolent et peut être bien métaphorique d'une condition sans doute tout à fait aussi implacable et irréversible. Pour croire exister, je devais bien ou mal diviser, systématiser, localiser, identifier et conceptualiser la réalité. Parfois j'entrevoyais mon ultime comme une puissante logique et j'en restais épuisé et vidé, l'esprit englué dans une statique désespérance. Malheureusement, sans doute, je me devais de nommer ce que je pensais voir d'une certaine réalité pour sans conviction aucune donner corps à des perspectives sans axes. Fatigué et à bout de forces, un silence ardent me donnait l'impression d'une affirmation d'un désir chuchoté. A force de négativité je devais bien avoir la douloureuse impression de remonter le courant de la vie et je le savais, j'allais en crever...doucement. Cigarette sur les lèvres, lunettes noires opaques, j'accélérais turbo à fond sur de petites routes très provençales entre vignes et pin maritime et j'adorais cette puissante mais indistincte sensation de vitesse. J'aurais aimé au moment précis où je stoppais le moteur pouvoir pleurer jusqu'à me dissoudre mais rien ne venait et j'adoptais bien malgré moi la protectrice apparence d'une indifférence feinte. En entendant mes pas sur le gravier encore chaud menant à ma piaule , je devais bien anarchiquement repenser à ces après midi terribles à fermer les yeux en espérant que tout s'achève, une perfusion dans le bras dans cette chambre inerte N° 17 de cette clinique psychiatrique et où dans une demie conscience, ma seule sensation physique devenait celle de la main vivante de l'infirmière me parlant d'une voix calme. J'imaginais alors qu'elle me demandait de me préparer à mourir et j'en étais, un vague sourire, aux lèvres infiniment apaisé. Bien malheureusement quand quelques heures plus tard, je revenais à ma conscience, la nuit perçait derrière les volets déjà clos et les lumières de secours blanchâtres rallumaient immédiatement ma profonde tristesse. Repas triste, soupe insipide, j'avalais rapidement mon terrible Tercian 400 en fumant une dernière clope avant l'achèvement chimique.