mercredi 22 juillet 2009

Cercles confus


J'allais mieux depuis 6 ou 7 heures et je m'immergeais dans cet état comme une gravure calme. J'allais et venais dans ce qui devait être la vie avec un naturel dont je devais malgré tout composer les strates sans rien laisser apparaitre. Je reprenais donc massivement de l'Alprazolam couleur rose comme d'authentiques symboles d'apaisement. J'arrivais même à faire tourner mon esprit comme une âme soeur et mon corps reprenait sa conception vigoureusement organisée. Longeant la mer devenue noire quelque part entre la nuit et la lune, je mesurais sans peur le potentiel de cette éphémère conversion.
J'avais dans l'espace de quelques heures alternativement retrouvée la veine de la vie et enterré mes inquiétudes. Quand, au coeur d'une sombre nuit provençale, mon taux chimique Xanaxé commençait à diminuer, je reconnaissais comme la péninsule insulaire de la dépression et retrouvais l'orgie répressive de la mélancolie. J'avais pris une centaine de photos numériques d'un ciel tragiquement bleu et tel un adepte d'un exil céleste je les regardais, l'esprit en proie à un imaginaire étrangement sans nuages. Coexistant à la race humaine, je refoulais sans méthode l'ésotérisme de la dissociation et j'attendais la bouche pleine d'une amertume rosée de repousser encore et encore les vertiges du réel.