lundi 20 juillet 2009

Grande profondeur


Orphelins frénétiques de l'espérance, nous fumions Pascal et moi des Silt cut inter comme des anges déchus et l'accentuation de notre malédiction devenait notre drame interne. Nous avions dormis dans une grange du coté d'Arcs 2000 en fantasmant la veille sur les jambes sexy de Valentine et avions flirté avec les 5 étages du balcon sous une nuit enneigée. Nous repoussions la mort comme une amie trop désirable et alternions vins amoureux et mauvais shit. Lorsque portés jusqu'à l'incandescence de nous mêmes, nous nous prenions en pleine superstition à creuser notre étrangeté, nous écoutions Sartre comme des rongeurs d'intellects et sous la poigne terrible d'un dieu terrible nous devenions l'incarnation de noires luttes.Aucune femme ne nous reconnaissait et nous transpirions les fantômes de la désespérance. De rires fous en grouillements mentaux nous avancions à vue sous d'opaques lunettes. Ecouter Led Zepellin devenait la transgression absolue et nous déclinions notre jeunesse aux angoisses d'une réalité dégoûtante.Un soir parmi les plus accentuées, il m'avait dit au revoir et j'avais repris une clope, inerte que j'étais au drame qui se nouait dans notre enfer amoureux.USS 127, la désaffection a pris corps et il n'existait plus, le nez ensanglanté à jamais. De notre pacte occulte ne restait plus alors que la souffrance du déclin lui, prodigieusement vivant.
Ce soir j'écoute de la musique cubaine et la mort rôde de nouveau comme une fée maléfique.

Photo : en route vers la death valley