vendredi 4 décembre 2009

Spores négatives
















Toile : Chaïm Soutine, Boeuf écorché, 1925




Je vivais depuis un moment déjà dans une béance à la fois négative et saturée. Je vivais de brèves jouissances et mon nihilisme rampant minait ma vie et développait une forte agressivité contre moi et contre tout, j'arrivais parfois sous Zyprexa à ce que prédomine une lourde indifférence, symptôme pour moi d'une mort de l'esprit.
Je me laissais, abandonné à vivre, encapsulé dans un espace inerte avec des germes de vie mourantes. J'aseptisait ma conscience à coup de d'anxyolitiques et ma misérable victoire sur les heures ressemblait bien à un refoulement fontionnel et douloureux. La vie extérieure était pour moi comme hors de ma propre scène et je me resserrait sur un inexorable vide.
La vie n'avait plus que jamais aucune forme de sens et je creusais ma désillusion dans le sillage des nuits. Je manquais d'oxygène et mon horizon devenait tragique, celui de n'être qu'une "machine à vivre", j'étais malade et sans espace spirituel je n'avais aucune protection. J'habitais un univers vide et ma sensibilité s'écrasait sous la vacuité de mes gouffres.