mercredi 17 mars 2010

Fracas de psychanalyse
















Oeuvre : Antonello de Messine, Retable de San Cassiano (détail), 1475




Je cauchemardais des roses poussières en fantasmant une conversion absolue à une idée, une cause ou une spiritualité mais un tropisme ingérable me poussait dans la fascination morbide d'un pure vide.
Le néant intellectuel dans lequel ma vie sociale était m'entraînait dans tous les creux que je croisais, à l'ombre même de mes tiraillements internes je croisais dans la plus vertigineuse anarchie, Lacan, ma cigarette électronique, De Quincey, mon jus de pomme reconstitué, Artaud, Badiou, l'Idiot International, mon chien.
J'en venais, bien malgré moi, à imaginer la laborieuse tâche d'une écriture esthétiquement dissociée ; idée pour laquelle, presque immédiatement, j'associais inversement mon expérience dépressive et sur l'hôtel de ma propre trahison, j'attendais en vain un bonheur en mots.
J'avais pour les choses une perception complexe et sans doutes atrocement amplifié.
Arrivé, comme au bout de ma fatigue, dans un chaos solitaire, je tombais doucement, dans ce qui devait être, une psychose philosophique.