lundi 2 août 2010

Radical imparfait















Peinture : Jacques-Louis David, Léonidas aux Thermopyles, 1814




C'était de ces fins de journée où tout partait dans un tumulte de masse.
J'étais alors en quête de la veille en moi, de la flamme vitale qui déjouerait mes déchirements psychiques.
J'allais, dans un lointain bain de flammes, quelque part, profondément perdu vers des fantasmes Thermopyles et des pierres Montségur.
Je me dopais alors, avec violence, aux anthropophages d'un céleste mensongé, les abeilles d'Abellio tournaient comme autant de massacres, les cercles échouaient en serpents nébuleux, les chiens mourraient dans mes yeux, des framboises me dévoraient.
Fasciné par la fragmentation-Simon le Mage, je regardais son "Toi et Moi ne sommes qu'un", au creux d'une collante opacité, en tentant vainement d'évacuer mon esprit en totalité.
Aux prises avec une muraille d'ombre, je regardais, dans une gigantesque tristesse interne, les traces de la vieillesse chez ma mère, le regard tellement doux du chien-toy que je nommais "mon garçon", le soleil déclinant sur un brin d'herbe jaune, un filament d'une toile d'araignée, la chatte déambulant bêtement avec son collier à coeur..
Mon seul désir : vivre la nuit éternelle, quelque part entre une oublieuse illusion et un cosmique auto-engendré.