mercredi 9 mars 2011

Le vide comme fondement




















Photographie : Duane Michals, Cavafy's journal, 2003




"Peu à peu, la campagne s’enfle et se dore.
Le matin se fourvoie sur les irrégularités de la plaine.
Je suis étranger au spectacle que je vois : je le vois,
Il est extérieur à moi. Aucun sentiment ne me relie à lui,
Et tel est le sentiment qui me relie au matin qui paraît."



"Pouco a pouco o campo se alarga e se doura.
A manhã extravia-se pelos irregulares da planície.
Sou alheio ao espetáculo que vejo: vejo-o,
É exterior a mim. Nenhum sentimento me liga a ele.
E é esse sentimento que me liga à manhã que aparece.
"

Fernando Pessoa (Alberto Caeiro), Poèmes non assemblés