jeudi 2 juillet 2009

Généreuse tension


La nuit allait tomber et je ne comprenais toujours rien au travail de Dan Flavin et ce malgré les regards conceptualisés de Martine C. Je légitimais alors ma présence dans une boite poétique où j'illuminais un silence maniaque, j'avais gravé une bibliothèque vide en encre noire et la clé christophienne allait et venait entre Coca light et café serré. Repenser alors aux soirées brisées de groupes rock inconnus avec les silhouettes charnelles de filles désirables avec des regards vides.
Caméra, whiskas et travelling sur zone industrielle, nous baladions notre âme avec un gros fuck en travers. Chantal voulait du cul uniquement et Elia aimait les filles, nous étions des pures produits du désir et devenions des résidus d'humains.
On tirait toujours sur des milliers de clopes et le temps triomphait toujours de nos refus. Se réfugier alors dans la mémoire minimaliste d'une performance ratée où toi et moi étions noyés de bandes magnétiques. Pour nous achever artistiquement, comme dans un rituel sérialisé, nous regardions pour la énième fois Les anges du pêché de Bresson avec le son coupé et Bowie en fond sonore.

Photo : Dan Flavin, The Nominal Three